"Il ne m’avait pas légué la douceur, la confiance ni la foi. Pourtant j’héritais de lui les trois choses auxquelles je tenais le plus au monde. J’héritais de lui l’absence, la joie et la violence."
Plus grand que la vie, Gérard illumine les jours de sa fille, Lou. Fort et fantaisiste, ce baby-boomer aux allures d’ogre ensorcelle tout : les algues deviennent des messages venus des dieux, les tempêtes des épreuves militaires, ses absences des missions pour les services secrets. Mais que fait cette arme dans la table de nuit ? Qui sont ces fantômes d’une famille disparue, surgissant parfois au détour d'une conversation, dans un silence suspendu ? D’où viennent, surtout, ces accès de cruauté - ceux-là mêmes qui exercent sur sa fille fascination et terreur ?
"Voici une lecture pour laquelle il m’est très difficile d’apporter un point de vue critique. Je ressors de ce livre – que j’ai presque littéralement avalé en une journée – sans savoir si j’ai adoré ou si encore j’ai détesté. Mais tout compte fait, je sais que ce livre entre dans la catégorie des livres qui doivent être lus, même s' ils peuvent être aimés ou haïs. Lou est confrontée à une enfance particulière, difficile. Mais de cela, elle ne peut pas s’en rendre compte tout de suite, elle se questionnera une fois seulement qu’elle aura vu autre chose. Son père Gérard – qu’elle ne nomme que par son prénom tout au long du récit - l'élève dans une éducation très « viriliste » comme dirait le personnage de Lou, un monde où les émotions ne sont pas de mise, et surtout où il ne faut pas passer pour une « fillette ». Cette lecture donne à ressentir de multiples sentiments à l’égard de cette petite fille qui grandit au fil des pages, envers cette famille composée de Gérard – qui s’impose coûte que coûte – et d’Annie, qui s’efface derrière ce personnage grandiloquent. L’autrice a une écriture percutante, on ressent que chaque mot est choisi précisément pour transmettre le détail le plus infime d’une scène en particulier. Les pages coulent toutes seules, sans s’en apercevoir. Un récit poignant."
FLORIANE B.
"Voilà une histoire bien assez violente (le titre l'annonce assez bien), mais il s'agit plutôt d'une histoire de polyvalence, quelque chose qui fonctionne en deux mouvements, d'abord de joie puis d'infamie affective. C'est un texte psychologique qui narre la façon de se dédouaner de ce passé crasseux, pour embrasser sa vie actuelle. Gérard, un père perdu à l'esprit aussi libre que ses mots/maux, face à Lou, petite fille devenant jeune femme qui cours à toute allure pour essayer de ne pas se faire avaler par ce gouffre infini."
CLEMENT L.
"Ce texte est courageux, subtil, effrayant et attachant. Quelques pages lues le soir me suivaient toute la journée du lendemain. La peur au ventre et la tendresse de l'imaginaire en même temps. Il faut être un vrai écrivain pour jongler avec ça."
BEATRICE L.
"Nos héritages familiaux sont-ils une chance ou une malédiction ? De façon certaine ils nous façonnent mais a-t-on la liberté de s'en affranchir réellement ? Lou ( Loup ? ) est une enfant , une petite fille qui admire son père et qui essaye de le suivre sur le chemin escarpé d'une éducation à la dure , virile . Gérard le père , est un ancien militaire devenu flic , qui semble habité par des forces intérieures contraires qu'il ne maîtrise pas et qui le poussent à considérer sa fille comme un soldat à l'attaque de la vie . La vie devient un vaste champ de batailles qui nécessite un endurcissement permanent . Il faut rechercher la victoire sur soi-même et sur les autres avec courage , résilience parfois mais toujours courage , douleur , dureté et parfois joie ... Gérard vit dans un monde fantasmé , onirique et souvent violent . La brutalité de Gérard n'est jamais physique mais psychologique et permanente . " Des points de suspension de leur père , les filles ont peur" écrit l'autrice . Car c'est bien de peur qu'il s'agit , une peur sourde permanente et imprévisible qui menace l'enfant et son épanouissement . Le lecteur s'interroge en permanence : Gérard est-il réellement solaire ou n'est-il qu'un monstre égoïste ( certes malmené par son histoire familiale ) qui se réfugie dans un statut d'anarchiste écorché vif ? La "sensation du couteau" titre du premier long chapitre est ce que l'on ressent à chaque page , en équilibre instable comme sur le tranchant aiguisé d'une lame , La suite du roman dessinera les contours de la construction de Lou . Elle part à Londres et s'engage , toujours comme une militaire , dans le monde de la danse . Le lecteur suit avec passion les différentes phases de cette construction . Cet éloignement lui permettra t-elle de ré-écrire les liens avec son père en les dénouant ? Comment peut-elle envisager de poursuivre son histoire familiale avec ce père si extra-ordinaire et qui n'est pas dans une normalité admise ? L'écriture de Blandine RINKEL est subtile , incarnée et incisive . A lire de toute urgence !!!!"
JEAN-LUC L.
"C’est l’histoire de la relation d’une fille à son père. Vers la violence pourrait se résumer ainsi, mais Blandine Rinkel, avec son écriture au couteau, nous emporte bien plus loin en nous racontant l’aliénation à ceux dont nous sommes issus. C’est l’histoire de sentiments troublés par les injonctions paradoxales auxquelles ils soumettent l’instinct de survie. C’est l’histoire d’une douleur qui se transmet sous le masque de la protection. À moins que ce ne soit le contraire. On dévore le roman comme un ogre, comme un loup affamé, en se demandant si la fille aime son père ou si elle le déteste, s’il a réussi à la façonner à son image ou si elle est parvenue à s’affranchir de l’emprise de cet homme émouvant mais dangereux comme un animal blessé. Mais n’était-ce pas là ce qu’il cherchait ? L’armer pour la vie au prix de son abandon, lui qui savait l’horreur de n’avoir plus rien à perdre ? Incroyable récit qui, jusqu’à la dernière ligne, nous explique comment le détachement peut devenir, malgré soi, une manière d’être fidèle à une éducation dont on voudrait pouvoir s’affranchir."
PASCALE L.
"Ce récit poignant dépeint avec finesse le passage tumultueux de l'adolescence à l'âge adulte, oscillant entre angoisse et émerveillement. Comment continuer à aimer un père tout en se détachant de son emprise toxique ? Cette question cruciale imprègne chaque page de l'histoire. L'auteure, dotée d'une plume sensible et incisive, évite tout pathos inutile, offrant des chapitres courts et percutants. Les personnages, extrêmement nuancés, suscitent une étonnante empathie, même envers Gérard, dont le côté fantasque et charmeur camoufle habilement sa nature toxique. En abordant avec intelligence le thème de la toxicité parentale, ce roman révèle toute sa force et sa puissance, offrant au lecteur une expérience de lecture intense et profonde. Une découverte marquante, à la fois bouleversante et enrichissante."
ANNE F.
"Roman initiatique qui nous donne à suivre les premiers pas que la loupiote fait dans ceux de son père pour mieux s’en écarter une fois la louve grandie en elle."
CEDRIC L.
""Vers la violence" est un roman sombre et beau. La force de ce roman repose sur l’écriture puissante et précise de Blandine Rinkel qui nous invite à suivre les différentes étapes de la construction de Lou, de son enfance à sa vie adulte. Son père, victime de ses propres fantômes et perdu dans sa culpabilité, lui inculque une éducation spartiate pour lui permettre d’être forte dans la vie. L’autrice ne nous épargne rien des souffrances vécues par Lou, ni des différentes épreuves qu’elle surmonte pour dompter peu à peu les traumatismes engendrés par cette éducation et enfin tracer sa propre route. A chaque tournant de la vie de Lou, un doute subsiste : Lou décide-t-elle réellement de ce changement ? Ou subit-elle à nouveau les effets de son éducation ? Ce changement n’est-il qu’une nouvelle réaction contre cette éducation ? Question qu’on ne peut manquer de se poser à soi-même. Entre fragilité et rudesse, Lou est un personnage qui m’a ému souvent, heurté parfois, un personnage que je n’oublie pas. Une rencontre forte assurément."
CHRISTOPHE H.
"Vers la violence, c'est la relation père-fille de Gérard et Lou. C'est le feu et la neige, le calme avant la tempête, un père qui apportait joie et terrorisait en même temps sa fille. De cette enfance, Lou raconte toute l'admiration qu'elle a pour son père. Ce père, ancien militaire, flic, qui lui inventait des histoires et qui semblait n'éprouver aucune faiblesse. Elle raconte aussi ses excès, chaque fois qu'il s'emportait, cette dualité qui semblait l'habiter constamment et qui en un instant pouvait mettre le feu aux poudres. Une ambivalence que finalement son père lui transmettra et qu'elle expérimentera surtout à l'adolescence. C'est un récit poignant où les liens père-fille se tendent et se distendent. La violence qui peut naître en un instant. Une femme qui avec le recul choisit l'exil pour s'éloigner de cet être malade. Je ne retiendrai qu'une seule phrase de ce beau texte : Suis je coupable d'être la fille de mon père ?"
JILLIAN B.
"Bien que je n'aie pas compris le lien entre le livre et le titre, j'ai beaucoup aimé cette histoire qui revisite une relation père-fille de façon passionnante d'honnêteté, de lucidité, de tendresse puis de réalisme."
CELINE L.
"Vers la violence m'a parfois paru disjoint et excessif. Mais ce livre s'est démarqué par un caractère intrigant, renforcé par la figure de Gérard entre imaginaire fantaisiste et réalité brutale, le tout combiné à un sens de la formule qui m'a bien accroché."
FLORENT V.
"Superbe !"
ARNAUD M.
"Très bon roman sur les relations humaines de la chanteuse du groupe Catastrophe, Blandine Rinkel. Elle dépeint ce père étant autant du côté sombre que du côté lumineux. La complexité de ce père et la vision de Lou s'enchevêtre pour nous transporter dans ce récit d'une âpreté peu vu dans le monde littéraire ces dernières années."
TRISTAN M.
"Grand cru d'authenticité"
PAULINE R.
"tres beau texte autpur de l'acceptation de soi meme, qui se lit d'une traite, en apnée"
MARTIN T.
"C’est un roman d’une grande complexité psychologique que nous livre Blandine Rinkel avec « Vers la violence ». Elle expose ce que c’est, pour une fille, de grandir avec un père qui veut faire d’elle un monstre de virilité. Blandine Rinkel, d’une écriture à fois tranchante et travaillée, montre les conséquences sociales, intimes d’une enfance avec un père qui suscite des émotions contradictoires : il est à la fois maltraitant et aimant. Nous sommes véritablement dans l’exposition des zones grises de l’individu. Ce n’est pas un salaud, ce n’est pas un bourreau tel qu’on veut le concevoir de façon bien trop simpliste : c’est un homme qui a eu lui-même une enfance violente, une vie marquée par de grands deuils et la culpabilité. Ce qui n’excuse rien mais permet de comprendre ce qu’il est devenu. Sa fille, marquée par cet homme-fiction, s’endurcit : elle aime la confrontation, ne prend de plaisir sexuel que dans la douleur, porte un masque. Et pourtant, elle parvient à s’affranchir de cette animalité/sauvagerie qu’elle a vécue et qu’elle revêt malgré elle. C'est sa liberté qui la porte. Une liberté qui explose à la fin du roman quand elle prend une décision radicale qui a des conséquences pour son père. Plutôt sceptique au départ, j’ai été par la suite admirative du travail d’écriture et de construction de l’autrice."
VIRGINIE D.
"On n'a jamais aussi bien décrit ce que veut dire "aimer mal". C'est ce genre d'amour qui est exposé ici, un peu comme si on autopsiait une relation malsaine. Une relation d'amour et de violence, bien que cette violence là ne m'ai pas dérangé. Parce que c'est une violence ordinaire. Sournoise. Mais pas spectaculaire. Juste celle d'un père qui ne sait pas aimer. A qui on n'a pas apprit. Et que Lou reproduit, parce que ce genre de violence ce perpétue et transcende les générations. Parfois un peu long, parfois un peu torturé mais le livre démontre avec justesse toute l'ambivalence de certains êtres humains et de certains parents."
MARION C.
"Une plongée dans un monde de secrets, de non-dits. Doit-on vraiment creuser en profondeur dans la vie de nos parents ?"
THOMAS C.
"Livre agréable à lire malgré violence psychologique et la relation toxique entre un père et sa fille. Vie dramatique, bien retranscrite, dotée d'une bonne dose d'humour. Ecriture cash et trash quand nécessaire, on suit l'évolution de cette jeune femme au cours de sa vie et la difficulté de se construire sans repère affectif. On ressent malgré tout l'amour universel entre ces deux personnages malgré cette emprise hautement néfaste."
JULIEN L.
"Un chien sur la couverture, un roman avec un titre d’essai… Le projet m’est apparu comme confus, peu attrayant… J’ai donc attendu l’avant dernier jour du mois de mars pour me mettre à cette lecture, grimacé en ouvrant le livre… mais dès les 1ères pages… LA CLAQUE 😱 Qui est donc Blandine Rinkel pour écrire un roman pareil?? Voilà la question qui m’a hantée tout au long de cette lecture choc. • Dans ce récit à la 1ère personne, au style ciselé, on suit en apnée les « déboires » de la jeune Lou avec son père, cet être à la fois mystérieux, colérique, exhubérant, drôle et cruel, qui la terrifiait autant qu’il la fascinait. Un ancien soldat de la Marine au passé trouble, qui a fait le choix d’éduquer sa fille dans la violence, persuadé que lui « inculquer la dureté face au pire » la protègerait des tréfonds de ce bas monde. J’ai tourné les pages dans un état de tension permanent, en guettant l’origine du mal, les explications. Etais-je sur le point de vivre un remake de My Absolute Darling, ce chef d’œuvre des editions gallmeisterr, qui m’aura imposé une pause de 6 mois avant de reprendre mes esprits, traumatisant par la même occasion toute une génération de lecteurs? Peu importe, j’étais prête. Car Comme Lou, moi aussi je voulais comprendre. L’enfance qui nous est contée est DURE, et la brutalité de certaines scènes transperce le papier pour venir nous cogner en plein visage. Mais comme les mots sont beaux… J’ai été subjuguée par la langue du texte…"
SABRINA Z.
"Âmes sensibles s'abstenir. Vers la violence est un roman bouleversant et profondément dérageant qui s'insinue au plus profond de nous-mêmes. La plume incisive de Blandine Rinkel dépeint, d'une manière très crue et douce à la fois, une relation père-fille malsaine, sans tenter de justifier le comportement de son bourreau. Une représentation de la violence au sein d'un foyer – une violence tant physique que psychologique. La traversée d'une vie, une emprise morale impactante jusqu'à l'âge adulte. Un héritage familial dont il est difficile de se départir."
MATHILDA C.
"Un choix par défaut ce mois-ci, je n'ai pas été emballé par aucun des trois livres."
FLORENT M.
"Récit intense d'une relation père fille atypique et terrible. J'ai été happée par le ton de Lou, la narratrice qui dévoile d'abord avec ses sensations d'enfant sa vision du père puis décrit l'adulte qu'elle est devenue malgré tout. J'ai aimé que tout soit nuancé, car oui Gérard est destructeur, maltraitant et terrifiant mais c'est sa façon d'aimer. C'est un monstre de contes qui est terriblement humain. L'auteur décrit parfaitement à quel point il est difficile pour un enfant de renoncer à aimer le parent qui vous fait du mal. mais "qui nous protégerait de ceux censés nous protéger?" écrit elle. Coup de coeur pour ce récit qui me donne envie de lire d'autres oeuvres de Blandine Rinkel"
CELINE S.