"Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment ? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ?
Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l'imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J'imaginais la nuit propice à accueillir l'absence d'Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s'est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l'Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver."
"La lecture de ce livre est une des lectures que j’attendais le plus. J’avais entendu Lola Lafon parler de son livre lors d’une émission de La Grande Librairie. J’avais également été intriguée par cette collection des éditions Stock « Une nuit au musée » suite à ma lecture du Parfum des fleurs la nuit par Leïla Slimani. Lola Lafon a choisi de passer une nuit dans l’Annexe. L’Annexe, c’est cet appartement où les Frank se sont cachés durant la Seconde Guerre mondiale, cet appartement où Anne, Anne Frank a écrit son Journal. Les premières lignes m’ont donné des frissons. Je garde un souvenir à la fois très précis et assez flou de ma lecture de cette œuvre. Le livre de Lola Lafon ne m’a donné qu’une envie : ressortir ce Journal et me replonger dans la vie d’Anne. La plongée de l’autrice au cœur de l’intime d’une autre autrice, un intime qui a été contraint, entre elle, sa famille et d’autres amis au fil des jours où la répression envers les Juifs se durcissait. Plus d’une fois pendant ma lecture, j’ai eu des frissons. J’avais l’impression de vivre le moment à travers les yeux de Lola Lafon : elle est vraiment très douée pour faire ressentir les émotions, les sensations, le mouvement. En partant de ce récit autour d’Anne Frank, qui est une vraie présence, elle habite le livre de Lola Lafon, l’autrice nous donne aussi à voir un récit plus intime sur elle-même. C’est assez incroyable ce qu’une nuit passée dans un endroit assez peu commun pour une nuitée peut réveler chez un.e auteur.trice. On ressent toute la sincérité de l’écriture : les doutes, les peurs, la tristesse, la joie. Lola Lafon redonne sa grandeur d’autrice à Anne Frank, l’irréverente jeune fille."
FLORIANE B.
"Bonjour, je vote pour ce livre car il m'a bouleversé et les derniers chapitres m'ont beaucoup touché. J'aime la construction de ce livre et son cheminement. Ce livre m'a également donné envie de relire le journal d'Anne Franck. Au fil du temps l'histoire ce répète et se livre démontre aussi l'importance des écrits."
DAVID L.
"Connait-on finalement si bien l'histoire d'Anne Frank ? Lola Lafon passe une nuit dans l'Annexe, au 253-267 Prinsengracht à Amsterdam, et elle écrit "Quand tu écouteras cette chanson". Avc cette lecture, j'ai un peu l'impression d'avoir fait les choses à l'envers. Je n'ai jamais lu le Journal, tout en sachant qu'une petite fille et sa famille s'étaient cachés pendant plusieurs mois des nazis, à leur nez et à leur barbe, et qu'ils furent malheureusement découverts. Je n'avais jamais réfléchi au fait que pour se cacher si longtemps, il fallut que des amis les aident, et gardent aussi bien ce secret. Ni que le Journal d'une adolescente ait pu ébranler le monde entier à ce point, susciter la convoitise, le négationnisme. La petite histoire dans la grande, sous la forme d'un témoignage d'une si parfaite innocence, et à la fois d'une grande lucidité : un journal intime. La narration d'une expérience type "une nuit au musée" est un peu austère, personnellement j'ai du mal à m'approprier ce type de récit. Lola Lafon m'a toutefois touché par la façon dont elle a su exprimer ses émotions et entrer en résonance avec la famille Frank. Elle m'a donné envie de lire le Journal avec des yeux d'adulte et un contexte éclairé, et d'aller visiter le musée la prochaine fois que je me rendrai à Amsterdam."
ETIENNE M.
"Lola Lafon a écrit un récit contre l'oubli, elle y a mis tout ce qu'elle voulait oublier, ignorer, comme sa judéité, la Shoah. Ce livre, elle le portait en elle depuis longtemps, parvenu à maturité, le résultat est puissant. Je le rapprocherais d'une pierre tombale, « une matzevah » d'autant plus qu'au moment où Lola trouve le courage de pénétrer dans la chambre d'Anne Frank, elle n'est pas seule, elle est accompagnée du souvenir d'un ami d'enfance, un jeune homme rencontré à Bucarest dont l'ombre vient renforcer la symbolique. Après une telle expérience, une telle réconciliation avec elle-même, Lola se doit de reconstruire son identité en prenant en compte son histoire, une histoire qui se veut parsemée de silences, de paragraphes absents mais qui est son héritage comme l'étoile que nos mères ont portée. Lola Lafon nous offre avec ce livre une très belle introspection à l'écriture maîtrisée que je suis ravie d'avoir lu. Cette écrivaine parvient à nous faire (re) découvrir le journal d'Anne FRANK, le considération pas simplement comme un témoignage indispensable mais une réelle œuvre littéraire. Ce livre m'a bouleversé en raison de l'expérience intime que réalise Lola LAFON et qu'elle partage grâce à une écriture empreinte d'humanisme."
DAVID B.
"Lola Lafon écrit avec subtilité , douceur , intelligence , l'absence et le vide , la cruauté des hommes et l'espérance d'un monde meilleur . L'autrice décide de s'enfermer une nuit durant dans l'Annexe , ce petit appartement , une dépendance au-dessus de bureaux , sous les toits à Amsterdam où Anne Franck et sa famille ont vécu durant plus de deux ans jusqu'au 4 août 1944 . Le ciel durant deux ans , elle ne l'apercevra qu'au travers d'une minuscule fenêtre dans le grenier . Durant ces deux années , il faut vivre à huit , confinés , reclus , silencieux aux heures de bureau . Anne Franck , sa sœur Margot , son père Otto , le seul survivant de l'apocalypse annoncée : les trois personnages centraux de ces 200 pages . Comment oser aujourd'hui écrire autour d'Anne Franck et de son journal ? "Le journal d'Anne Franck" une des œuvres littéraires les plus lues au monde , ce visage enfantin et parfois riant , cette lumière sombre dans le regard qui impose le silence , la prière , le recueillement. Lola Lafon renoue dans l'Annexe avec son propre passé , sa judéité qui l'interroge , elle et ses fantômes. Le lecteur est troublé , captivé , il chemine pas à pas dans les locaux déserts du Musée Anne Franck . Avec une extrême délicatesse , elle hésite . Parviendra t-elle à pousser la porte ? A entrer dans la chambre de la petite sœur de Margot ....à saluer la gamine ? Roman rare , expérience sensible : il faut lire et relire ce merveilleux roman de Lola Lafon ."
JEAN-LUC L.
"Répondant à la proposition des éditions Stock pour sa collections "Ma nuit au musée", Lola Lafon a choisi de se laisser enfermer dans ce lieu vide qu’est l’Annexe, où Anne Frank et sa famille se sont terrés, espérant échapper au pire. Elle s'y déplace avec discrétion et nous lui prendrions volontiers la main en silence. Nous fermerions les yeux et l’écouterions penser, raconter. L’adresse de son récit est évidente : ses mots sont pour nous, ils nous enveloppent, nous apprennent, nous accompagnent. Ils nous relient à elle, à Anne Frank, à tous. Malgré l’exiguïté du lieu, cette nuit de déambulation ne la conduira à la chambre de l’éternelle adolescente qu’au lever du jour. Il lui faudra d’abord traverser l’absence, le silence, la mémoire, l’enfermement, pour s’autoriser à en franchir le seuil, que quarante pas seulement séparent de l’entrée de l’Annexe. Submergée par l’Histoire, Lola Lafon nous dévoile pudiquement la sienne, sans jamais voler la vedette à ses hôtes. Le souvenir du mal nommé "Journal" plane sur chacune de ses phrases, éclairant nos esprits de l’acuité arrogante de l’adolescente. Elles nous content à deux voix une humanité sans fard. Et nous nous prenons à vouloir croire, malgré tout, comme la jeune fille que nous imaginons encore penchée sur son cahier, « en la bonté des hommes ». Délicat et bouleversant."
PASCALE L.
"Un livre poignant que je n'ai pas pu lâché. Lola Lafon nous entraîne avec elle au sein du musée Anne Frank en nous évoquant ses souvenirs d'enfance qui se marient si bien à l'histoire de la jeune Anne Frank. Une histoire très émouvante à la fois forte et instructive. Une totale réussite."
ADRIEN C.
"Le 18 août 2021, Lola Lafon passe une nuit dans l'Annexe au musée Anne Frank. On connaît tous la triste et célèbre Anne Frank ainsi que sa famille par les différentes représentations et supports à notre disposition. Et pourtant, j'ai été très surpris d'en apprendre davantage sur son histoire. Lola Lafon a effectué un travail de recherche incroyable en rencontrant des personnes qui ont connu les Frank. Cela amène une pluralité des discours et une authenticité au récit remarquable. En effet, c'est avec ces points de vue que l'histoire est ensuite tissé avec minutie. Ce sont aussi des recherches sur le journal, qui a par exemple totalement était retravaillé par Anne lors de sa vie clandestine : elle avait un rêve et voulait devenir autrice. Le journal a été censuré, mal interprété et mal adapté (pièce de théâtre notamment). En savoir plus sur la vie des Frank a été une chance et je remercie Lola Lafon pour ce cadeau. À travers la vie de la petite Anne, c'est celle de l'autrice Lola Lafon qu'on touche aussi du doigt. De ses origines, de ses peurs, de son héritage... elle se livre avec beaucoup de délicatesse et de douceur. Une plume toujours juste qui met en lumière ses combats et son intelligence. J'ai souvent été soufflé par la puissance des mots et par les messages délivrés. C'est un livre universel que de nombreuses personnes devraient lire. Je ne peux que vous recommander cet ouvrage car Lola Lafon a su sublimer une nuit au musée en un véritable récit. Une conteuse et une passeuse d'histoires hors pair."
MATHIEU M.
"J’avoue que j’étais plutôt sceptique sur ce roman consacré au Journal d’Anne Franck, qui m’avait infiniment touchée durant l’adolescence. Une fille de mon âge, talentueuse et drôle, fauchée gratuitement par l’absurdité de la guerre et la barbarie du nazisme. Lola Laffon décide de passer une nuit, toute seule, au musée d’Anne Franck et elle raconte. Le texte est émouvant car il renvoie aux propres fantômes de l’autrice. Elle, dont les grands-parents juifs vivaient en France durant la seconde guerre mondiale, elle dont les deux grands-tantes sont mortes de faim, dans un ghetto polonais. C’est sa grand-mère Ilda Goldam, qui lui remet, quand elle encore une enfant une médaille au portrait d’Anne Franck : « C’est elle, Ilda Goldman, la raison de ma nuit dans l’Annexe. » Elle tient à nous faire mieux comprendre qui était Anne souvent réduite au symbole de la jeunesse détruite par le nazisme. C’était aussi un vrai talent en matière d’écriture et elle souhaitait d’ailleurs, devenir écrivain. Lola Laffont revient aussi sur une phrase culte du Journal en la complétant des lignes suivantes rarement citées : «Je crois encore à la bonté innée des hommes. Il m’est impossible de tout construire sur une base de mort, de misère et de confusion. (…) Je ressens la souffrance de millions de personnes et pourtant, quand je regarde le ciel, je pense que tout finira par s’arranger, que cette cruauté aura une fin, que le calme et la paix reviendront régner sur le monde. » En la complétant précisément, elle indique tout le besoin de croire en un futur meilleur, toute la puissance d’idéalisme et d’intensité la vie dans l’adolescente. Passer une nuit, toute seule dans l’Annexe, dans ce logement complètement nu qu’ont connu les Franck, est éprouvant pour Lola Laffon mais aussi pour le lecteur qui perçoit bien la force du vide et de l’absence. Les lieux parlent, ils racontent une histoire à qui sait l’entendre. Cela arrive quelquefois devant un tableau, une sculpture, un vieux château, ou une prison. L’annexe est habitée par l’esprit d’Anne Frank, par ses espoirs en la vie et par sa mort. Et cela, l’autrice, avec sa sensibilité et son écoute, l’a parfaitement ressenti et le partage avec le lecteur. J’ai aimé l’éclairage passionnant à propos de père d’Anne : Otto Franck et la ressemblance avec les grands-parents de l’autrice. « Comme Otto Franck, mon grand-père a été victime de « la foi tragique »qu’il avait placée dans un pays d’‘accueil, persuadé que, s’il s’en donnait la peine, il y serait respecté, protégé. (…). Mes grands-parents ont survécu en faisant comme si la France avait vraiment été une terre d’accueil. Ils ont fait de l’oubli, un savoir. Ils ont prêté allégeance à l’amnésie. » Lola Laffon, en passant une nuit dans l’Annexe, passe une nuit auprès de tous les martyrs de la Shoah. On parle peu aussi de Miep et de son mari, qui ont caché et subvenu aux besoins de la famille. C’est bien de leur rendre hommage et de les laisser parler : « Avait-elle eu peur ? Constamment. Peur de tomber malade et de ne plus pouvoir subvenir aux besoins des clandestins. (…) Peur de ce qui arriverait, si elle était arrêtée. Et peur, si les nazis la torturaient, de ne pas supporter la douleur, de tout révéler. » Anne Franck est devenue un symbole. Dans ce roman, l’autrice tente avec beaucoup de réussite DE LA SORTIR DE CETTE IMAGE FIGÉE POUR L’INCARNER DANS LA VRAIE VIE, LA FAIRE VIVRE DANS NOS CŒURS. Un hommage aussi à tous les morts fauchés par la barbarie, y compris ceux que le grand public connait peu ou pas du tout. Comme Charles Chea tué par les Khmers rouges. Roman lu dans le cadre du Jury du prix des Lecteurs 2024 organisé par le Livre de Poche. https://commelaplume.blogspot.com/"
DOMINIQUE G.
"L'auteure, par un talent narratif, retrace une aventure personnelle, avant d'en faire un récit universel. Universel par la transmission d'une mémoire sans cesse remodelée, qu'il ne faut pas oublier, mais aussi par la puissance des retrouvailles avec son passé se mêlant avec l'Histoire. Une non-fiction touchante et pure d'un récit sombre. Quand la réalité, renarre le drame..."
CLEMENT L.
"Magnifique et bouleversant. 💬"Les enfants ont peur de l'obscurité, de la solitude, des fantômes et des monstres. Au cinéma, ils se couvrent les yeux de la main en ouvrant les doigts, pour voir un peu de ce qu'ils redoutent. En grandissant, nous perdons en courage : nous détournons le regard. Nous passons*." Moi aussi, j'ai tendance à éviter de regarder, de lire sur ce sujet de l'Histoire. Grâce à cette sélection du prix des lecteurs livre de poche, je suis sortie de ma zone de confort et j'ai lu ce livre "Quand tu écouteras cette chanson" de Lola Lafon. L'autrice décide de passer une nuit au musée Anne Frank, sans trop savoir pourquoi, du moins au départ. Nous redécouvrons l'histoire d'Anne Frank avec elle. Mais aussi Margot qu'on a tendance à oublier. Dans ce livre Lola Lafon aborde avec sensibilité et délicatesse le parcours d'Anne, rappelant que derrière la célébrité de son journal se cache une adolescente pleine de vie et de rêves. Elle nous plonge dans l'intimité de l'Annexe, nous faisant ressentir toute l'émotion qui y règnent encore, un vide rempli de l'absence. Elle nous guide pas à pas dans ce lieu où les Frank ont vécu cachés avant leur arrestation, transmettant aux lecteurs l'émotion palpable de ces lieux chargés de silence. Il s'agit aussi d'un voyage introspectif pour l'autrice, confrontée à ses propres origines juives et à l'héritage traumatique de la Shoah. Ses réflexions sur la transmission de la mémoire et sur la façon dont l'histoire résonne dans nos vies aujourd'hui sont d'une profondeur saisissante. 🌟🕊️ On découvre le titre choisi à la toute fin, amené encore une fois avec subtilité et émotions. En refermant ce livre, j'ai été profondément émue par la sensibilité et la finesse de cette plume. J'ai été touchée, émue, bouleversée ( oui je me répète) tout le long de ma lecture. 💖📚 À lire et à relire."
MARINA F.
"Je choisis ce livre car il m'a beaucoup ému. J'avais vraiment l'impression de suivre les pas de l'autrice et ses hésitation dans l'annexe. Et ces dernières pages qui nous permettent de faire le lien avec le titre de l'ouvrage et de comprendre la démarche de lola lafon résonnent tout particulièrement avec l'actualité et malheureusement l'impression d'un éternel recommencement..."
VIRGINIE D.
"J'ai beaucoup aimé. Quête personnelle et aussi universelle. Confronter son histoire à celle d'Anne Frank. Déceler dans ses souvenirs la clé pour appréhender l'histoire d'Anna Frank. Émouvant, questionnant, passionnant."
GHISLAIN D.
"Suite à sa participation à « Une nuit au musée », l’écrivaine Lola Lafon choisit de passer une nuit dans l’Annexe à Amsterdam, où se sont cachés Anne Frank, sa famille et leurs amis. Cette nuit va lui inspirer le roman « Quand tu écouteras cette chanson ». L’autrice entremêle ici le récit de deux écrivaines, celui de son histoire personnelle et celui de l’adolescente Anne Frank. Le lecteur découvre tout au long du roman une autre facette du célèbre journal d’Anne Frank : sa découverte, sa publication, l’histoire de ses œuvres dérivées… On peut ainsi visionner tout ce qu’a traversé ce « journal », notamment ces nombreuses censures… Un livre magnifiquement écrit, où l’on ne cesse de s’émouvoir et de se questionner au fil des pages. L’auteur y inclut très belles citations. Un véritable hommage à Anne Frank et à tous ces hommes, femmes et enfants disparus, victime de la barbarie des hommes."
ESTELLE B.
"Une plongée passionnante dans la vie de l'Annexe, la vie de la famille Frank et en parallèle dans la vie en Roumanie de l'autrice. Les époques ne sont pas les mêmes mais malheureusement certains éléments font que les points communs sont nombreux. Une lecture dont on ne sort pas indemne"
NATACHA A.
"Lola Lafon a passé une nuit au Musée Anne Franck à Amsterdam ; le lieu même où toute la famille Franck s’est cachée pendant plus de 2 ans ; cette Annexe où Anne Franck écrivit son journal devenu célèbre dans le monde entier. Cet essai fut pour moi un moment de lecture bouleversant que j’ai terminé en pleurs tant la plume de Lola Lafon m’a touchée. Tant a été écrit autour de ce journal et pourtant elle réussit à apporter une dimension nouvelle, enrichissante pour le lecteur. Et c’est surtout la résonnance avec sa propre histoire qui rend ce livre particulièrement émouvant. A travers ce texte tout en retenue et finesse, nous habitons avec l’autrice dans cette Annexe, face au vide de ces pièces, entouré du silence « des vies qui ne sont plus ». Elle aborde le quotidien de la famille Franck qui survit grâce à la « belle inconscience » de leurs amis protecteurs. Lola Lafon réhabilite aussi Anne Franck en tant qu’écrivaine. Nous apprenons qu’elle a remanié son texte dans le but d’être lue et publiée. Plus qu’un simple témoignage de sa vie d’adolescence, il est le récit d’une véritable autrice. Et puis Lola Lafon nous confie sa difficulté à pénétrer dans la Chambre d’Anne ce soir-là, comme depuis toujours dans sa vie personnelle, elle se refuse à s’intéresser à la deuxième guerre mondiale. Elle ne veut pas faire partie de cette histoire. Pourtant, pleinement consciente du traumatisme qu’elle a reçu en héritage, elle nous dévoile avec pudeur sa volonté de vivre davantage pour ceux qui ont disparu, jusqu’à mettre son corps à l’épreuve. Et choisir ce musée n’en est-il pas l’exemple ? Cette nuit est également l’occasion de rendre un magnifique hommage à ses grands-parents. Souvent considérés comme des héros d’avoir pu quitter leur pays, elle sait que ce sont en réalité « des hommes et des femmes épuisés, qui ne veulent pas se faire remarquer ». Enfin au petit matin, la chambre d’Anne n’apparait plus tout à fait vide. Elle se peuple de fantômes longtemps enfouis, nous offrant un final bouleversant d’émotion."
VERONIQUE B.
"Dans »quand tu écouteras cette chanson » Lola Lafon ne décrit pas que la vie trop brève d’Anne Franck, de cette jeune fille enfermée avec ses parents sa sœur et d’autres amis dans une pièce dissimulée dans les sous pentes de l’entreprise paternelle après l’invasion des Pays-Bas par l’armée du Reich. Elle ne dresse pas la trame classique d’une histoire déjà beaucoup étudiée au collège. Rebelle, elle décide de passer une nuit dans le musée d’Amsterdam qui est consacré à l’adolescente, à la jeune femme, nous dévoilant l’autre facette de ce portrait immortalisé en couverture de livre mais qui ne correspond plus à celle qui a été déportée avec sa famille. Le témoignage d’Anne Franck, véritable œuvre littéraire, n’a rien d’enfantin et aborde des sujets de réflexion plus poussés, fait preuve d’une maturité d’une grande profondeur qui font que ce journal intime est devenu un pilier de la littérature de la Shoah. Cette française partie vivre avec ses parents en Roumanie dans les années 80 a connu aussi la dictature et , tout en abordant sa propre expérience familiale, sans établir de comparaison elle nous dévoile avec justesse le retour d’Otto Franck seul survivant, l’évolution du « journal » au théâtre, comment pour le faire découvrir au public il a été édulcoré pour éviter les polémiques, pudibonderies et autres attaques antisémites. La narration est habile, les témoignages de Laureen Nussbaum sur l’étude livresque du journal de la jeune fille ouvrent une autre vision, moins scolaire, plus culturelle. Lola Lafon tourne autour de son héroïne , s’autorise des digressions. Déambulant dans l’espace de vie restreint de la famille Franck au milieu des objets du quotidien, elle nous rappelle l’exigence, la rigueur dont Anne Franck faisait preuve en tant qu’écrivaine, elle qui espérait être publiée à la fin de la guerre, à la fin de leur isolement. « Quand tu écouteras cette chanson » , véritable hommage d’une femme libertaire rendu à une témoin clairvoyante, rigoureuse de la catastrophe inéluctable vers laquelle son existence la menait m’a vraiment ému."
ANNE D.
"Le choix a été pour ma part très difficile. Les trois livres présentant trois formes de récits très différents il a été compliqué de les départager. Tous bons, il y avait pour chacun d'entre eux des faiblesses. Mon choix se porte finalement sur Quand tu écouteras cette chanson de Lola Lafon. J'ai notamment été pris par toute la première partie de son témoignage. La réflexion portée sur l'appropriation "publique" d'Anne Franck et de ses écrits était particulièrement intéressante et l'avis rapporté de spécialistes et d'employés du musées sont une vraie force dans ce récit parfois déroutant. Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié l'humilité et la pudeur avec laquelle l'autrice raconte son expérience dans ce lieu chargé d'histoire. Jamais larmoyant, elle arrive tout de même à relater le poids du lieu et de l'histoire qui s'y trouve. En bref, un récit intéressant et poignant."
GABRIEL G.
"Premier choix, premier dilemme : une bonne lecture, mais rapidement écartée et deux restantes ; une fiction, inspirée d’un fait réel, un récit personnel basé sur une autre historie réelle, archiconnue ; deux autrices très différentes, l’une dont on a découvert le talent il y a quelques années étant devenue une valeur sûre qui ne déçoit pas, l’autre étant elle une pépite tout juste dénichée dont l’avenir s’annonce prometteur. Un livre qui m’a happée et que j’avais envie de ne pas lâcher ; un livre qui m’a saisie, pénétrée lentement, infusée sûrement. Un coup de cœur, un coup au cœur. La nuit portant conseil, j’ai laissé le sommeil faire son oeuvre. Je ne m’en fais pas pour Kiara, qui finira par s’en sortir, qui a fini par s’en sortir en trouvant l’amour et qui a séduit de nombreux lecteurs et de nombreuses lectrices. Mais je ne m’en fais toujours pour Anne Frank, (presque) soixante ans après sa mort. Je ne veux pas qu’on l’oublie, comme Lola Lafon. Le pari n’était pas gagné pour Lola Lafon, avec cette commande de passer la nuit quelque part dans le monde, au musée. J’avais été très déçue par le récit de Leïla Slimani à Venise, pensant même qu’elle n’aurait sans doute pas dû accepter de relever le défi… Certes, ici, le lieu est tout autre, imprégné d’une morte qui n’a pas fini de vivre, imprégné d’une barbarie dont on aimerait qu’elle ait totalement fini d’exister… Quelle bonne idée d’avoir choisi de passer la nuit dans la maison d’Anne Frank, cette annexe qui porte si bien et si mal son nom, ce refuge devant lequel chaque jour des personnes venues du monde entier font la queue pour ne jamais oublier. Et pourtant, les années filent et on oublie Anne Frank. Son souvenir est encore bien là mais parmi les plus jeunes, on ne sait plus bien qui était cette jeune fille qui a écrit son journal, un journal qu’on ne lit plus forcément. Quant aux plus âgés, ils pensent avoir tout lu, tout su sur ou d’Anne Frank. Avec Lola Lafon, on la connaît autrement, on la reconnaît tout en découvrant les racines de l’écrivaine franco-russo-polonaise. Et quand Lola Lafon s’interroge : suis-je légitime pour parler d’elle ?, on ne peut que la rassurer : oui, vous l’êtes et vous avez bien fait d’accepter de relever le défi lancé par votre maison d’édition. Parce que vous avez trouvé des choses à dire, des choses à lire, une chanson à nous faire écouter, vous avez mis vos mots et beaucoup de votre histoire à vous sur le destin tragique de cette jeune fille juive qui aimait les mots, comme vous. Et votre récit est très littéraire, vous avez pesé chacun de vos mots, chacune de vos phrases, en pensant au poids qu’ils avaient et qu’ils auraient désormais sur la jeune fille au journal. Vous l’avez accompagnée, vous lui avez redit qu’elle n’était pas seule, lui présentant un jeune homme qui vous avait marqué. Vous avez écrit sur Anne Frank et pour Anne Frank. Alors merci."
FANNY M.
"lola Lafon restitue avec justesse, dans un écrin lumineux, la vie brève mais intense d'Anne Frank , et éclaire, par touches pudiques, sa propre existence emplie de mots révélés."
FABIEN F.
"Ce livre s’inscrit dans la collection des éditions Stock qu’on pourrait intituler « Ma nuit au musée », où un écrivain passe la nuit dans un musée de son choix ou proposé par l’éditeur. Lola Lafon a choisi à la fois le plus accessible et le plus difficile des lieux : le Musée Anne Frank à Amsterdam, là où se trouvait l’Annexe, un espace d’une trentaine de mètres carrés dans lequel la célèbre jeune fille, sa famille et quatre autres personnes ont vécu cachés des nazis pendant plus de deux ans. Comme le dit Lola Lafon, tout le monde connaît et aime Anne Frank, tout le monde connaît son célèbre Journal. Mais qui connaît vraiment l’adolescente, qu’a-t-on retenu de son journal intime ? Sans doute des « images d’Epinal », un texte que l’on a adapté, tronqué, déformé jusqu’à en faire une sorte de comédie musicale dont le message est grosso modo « L’espoir est toujours vivant, la paix gagnera toujours ». Or il en va tout autrement, c’est ce que nous explique Lola Lafon. Dans ce récit où elle retrace l’histoire de la famille Frank (des juifs allemands qui ont quitté l’Allemagne pour échapper au nazisme et se sont donc établis en Hollande), l’auteure rappelle les persécutions anti-juives auxquelles les autorités hollandaises collaborationnistes se sont données à coeur joie, devançant les prescriptions nazies, l’espoir vite déçu de pouvoir partir en Amérique et finalement, plutôt que fuir, le projet de se cacher à Amsterdam même, dans le grenier au-dessus de l’entreprise d’Otto Frank, le père d’Anne. Une vie cachée, à l’ombre, emprisonnée, terrifiée, qui a duré sept cents soixante jours et s’est terminée brutalement par l’irruption de la Gestapo le 4 août 1944. La famille Frank fera partie du dernier convoi qui s’est ébranlé de Westerbork pour Auschwitz. On sait que les deux soeurs, Margot et Anne, mourront de faim, de froid et du typhus au camp de Bergen-Belsen en mars 1945, à même pas deux mois de la fin de la guerre. Des huit personnes enfermées dans l’Annexe, seul Otto Frank est revenu à Amsterdam. Après de fiévreuses recherches, il apprendra le 18 juillet 1945 la mort de ses filles. C’est Miep Gies, son ancienne secrétaire, qui a aidé les Frank à se cacher, qui lui confiera le journal d’Anne, retrouvé dans l’Annexe pillée par la Gestapo. Bien documentée, Lola Lafon nous raconte donc ce que deviendra ce journal, les censures, les déformations du message mais aussi les analyses honnêtes qui montrent que ce texte est non seulement le témoignage d’une jeune fille qui savait parfaitement les risques encourus, la terreur probable à venir (elle savait que les Juifs étaient parqués dans des camps et tués par le gaz) mais aussi une oeuvre littéraire qu’elle avait retravaillée quand elle a entendu sur Radio Oranje « une annonce du ministre de l’Education des Pays-Bas en exil à Londres. Il demande aux Hollandais de conserver leurs lettres, leurs journaux intimes : après guerre, ces écrits seront autant de témoignages précieux. Cette déclaration la galvanise, elle s’enthousiasme, en parle à son père : son journal pourrait être publié, un jour. » Le livre de Lola Lafon a déjà pour première grande qualité de restituer l’histoire de la famille Frank, l’histoire du Journal et il met en valeur de façon très émouvante Otto Frank, qui n’est plus seulement – qui n’est même pas – celui dont on a dit qu’il avait coupé des passages du texte. On est d’abord séduit par cette personnalité opiniâtre, imaginative et on partage ensuite la sidération, le chagrin indicible de ce père, son honnêteté, sa volonté de respecter ce qu’Anne aurait voulu et de faire vivre sa mémoire, inlassablement. Ensuite, évidemment, Lola Lafon n’est pas arrivée dans ce musée par hasard : on découvre qu’elle-même est juive d’origine roumaine, que des membres de sa famille ont été déportés et ont péri dans les camps de la mort et que le silence qui a entouré cette histoire familiale – auquel s’ajoutent les années vécues sous la dictature de Ceaucescu et son propre exil en France – a pesé sur sa jeunesse, sur la personne qu’elle est devenue. Et si elle peine tant, durant la nuit dans l’Annexe, à oser entrer dans la chambre d’Anne Frank, c’est non seulement à cause du poids de ces ombres familiales mais aussi à cause d’une autre histoire, une histoire en miroir de celle de la jeune Juive déportée, celle qui donne son titre au livre et que l’on découvre la gorge serrée. En un peu plus de deux cents pages seulement, par la force de sa construction, Lola Lafon a su me cueillir sur le fil des émotions toujours maîtrisées, jamais étalées mais d’autant plus fortes. Elle nous fait aussi une leçon de littérature et de silence. Je peux déjà dire que ce sera une de mes plus belles lectures de l’année. Après cette lecture, j’ai évidemment envie de relire le Journal d’Anne Frank avec un autre éclairage que celui de ma lecture d’adolescente (et heureusement je ne me suis jamais séparée du livre). Il existe même une édition critique du journal et d’autres textes d’Anne Frank, publiée par Calmann-Lévy."
ANNE D.
"Les deux autres romans ne m'auront pas laissé un souvenir impérissable, ce qui fait que mon vote va à Lola Lafon. Il est vrai que j'ai lu le Journal d'Anne Frank au collège, et que pourtant, j'en ai tout oublié. Ce livre est une vraie piqûre de rappel de ce que l'homme fait de pire comme de plus beau. J'ai été chamboulée par tous ces détails du quotidien de cette enfant, qui ne voyait plus la lumière du jour. On voit un bon travail de documentation. Toutefois, j'ai moins accroché aux états d'âmes de l'autrice : je me sentais presque trop intrusive en les lisant, c'était trop personnel, presque mélodramatique, impudique dans sa douleur. Il est difficile de compatir avec elle. On a un peu l'impression de lire un texte décousu fourni d'images et de réflexions sans suite, un peu comme un journal intime, et vu le thème, c'est à la fois intéressant et déconcertant. Cela reste un ouvrage très touchant, très personnel, et une lecture agréable."
MAYA H.
"Une écriture entre le passé et le présent, comme un cri, une lame, une rage. J'ai beaucoup aimé cette poésie entre les lignes et ce souvenir, au coin du coeur."
MICHAEL M.
"Des trois ouvrages, aucun ne m'a réellement convaincu, celui-ci est le plus émouvant, je trouve que même si l'historie, au début, manque cruellement d'originalité, la seconde partie du roman fait la part belle à l'émotion."
ÉDOUARD M.
"un peu nombriliste mais intéressant et evocateur sur un sujet d'importance qui tend trop à être oublié, a fortiori dans le contexte actuel. Intéressant de noter également que certaines tares que l'on reproche à notre société actuelle (mensonge, politiquement correct, travestissement de la réalité, mercantilisme de l'art et de la culture) étaient en fait bien vivants il y a déjà 70 ans."
EDOUARD L.
"Ce mois-ci, mon vote ira à l'ouvrage de Lola Lafon. Bien que le travail de mémoire soit essentiel, il est parfois difficile d'aborder avec justesse ces terribles évènements du passé. Ici, Lola Lafon l'a pourtant fait avec brio. Mêler l'Histoire et le destin de la famille d'Anne Frank à ses propres souvenirs et sa propre histoire rend son ouvrage bouleversant et criant de sincérité. J'ai beaucoup aimé la suivre dans cette épopée nocturne, rythmée par des interludes introspectifs et intimistes, puis achevée par une symbolique poignante. Une très belle façon de redécouvrir Le Journal d'Anne Frank."
CHARLOTTE G.
"Que d'émotions à la lecture de ce livre. Je m'attendais à être émue bien sûr par l'évocation de la vie d'Anne Franck mais Lola Lafon arrive à poser tellement d'autres questions à partir de sa nuit. Et l'écriture m'a réjouie. Il est certain que je garderai des réflexions en tête même sur des sujets d'actualité ou sur notre quotidien."
CELINE L.
"Sur cette sélection du mois de Mars, le livre de Lola Lafon est celui qui m’attirait le moins. J’étais sceptique sur la capacité du livre à me permettre de m’évader, à me happer, qualité première que je recherche dans un livre. « Un livre qui parle d’Anne Frank, dont on sait déjà tout … ». Voilà ce que je me suis dit. J’avais tort. Le récit de Lola Lafon va au-delà d’une simple visite de l’Annexe. C’est un savant mélange de vécu, d’histoire, d’émotions ; très bien mené, habillement maitrisé. J’ai été transportée au delà de ce que je pensais. Le travail de l’autrice se ressent, s’apprécie, se mesure. Nous la suivons dans son cheminement et dans ses recherches, dans sa démonstration. Impossible de ne pas ressentir des émotions en lisant ce livre. Impossible de ne pas se sentir minuscule face à ce qu’il raconte. Les mots y sont très justes. Le livre retrace également ce que l’histoire et le public ont fait du Journal, comment il a été adapté, détourné, modifié. Avec la juste question de Cynthia Ozick, citée par Lola Lafon et évoquée à plusieurs reprises : A qui appartient Anne Frank ?"
LAETITIA V.
"Il s'agit d'un récit puissant et émouvant. L'auteur évoque le destin tragique de ses parents déportés en parallèle du destin également tragique de la famille Frank. Cette nuit, dans le musée d'Anne Frank, nous la vivons intensément avec l'auteur. Les émotions nous parcourent durant tout le récit. Une plume magistrale, il s'agit d'un rappel poignant de l'importance de la mémoire et de la transmission, et offre une réflexion profonde sur l'impact du journal d'Anne Frank. Je considère ce roman comme un chef d'œuvre littéraire. À découvrir et à partager pour ne jamais oublier. Puissant !!!"
YANN P.
"Un écrit d'une rare valeur, une lecture précieuse qui s'inscrit dans la lignée des oeuvres testimoniales à transmettre et partager. En revisitant sous un angle personnel la nature du Journal d'Anne Frank, Lola Lafon nous plonge dans une réflexion à la fois intime et universelle sur la mémoire, l'absence et l'écriture. Mais l'histoire tirée de la Grande Histoire ramène l'autrice à sa propre histoire ou plutôt à celle du grand absent qui lui a ouvert les portes de la chambre d'Anne Frank. Un récit bouleversant et pudique, porté par une écriture juste et belle où les mots ne trichent pas avec l'essentiel."
CHRISTINE E.
"Je fais partie de ceux pour qui le Journal d'Anne Frank évoque avant tout une lecture scolaire parfois laborieuse. Alors quand ce livre a été annoncé dans la sélection, je savais que je le lirai en dernier "et encore, parce qu'il fallait bien". Et pourtant quelle lecture ce fut. Convoquant archives, experts, oeuvres, Lola Lafon m'a appris beaucoup de choses sur la famille Frank, sur la figure d'Anne Frank dont on s'accapare et qu'on trahit parfois. Ce que le temps avait fini par agglomérer sous le nom "souvenir d'école pénible" s'est révélé dans toute son intensité, rappelant la nécessité du travail de mémoire. Mais plus qu'un essai ou une compilation, cet ouvrage m'a poignardé le coeur avec l'histoire personnelle de Lola Lafon, alors que d'emblée j'ignorais si je n'en aurais quelque chose à faire, sauf son respect. Tous mes préjugés sur "Quand tu écouteras cette chanson" se sont évanouis en un claquement, chaque page plus sensible, émouvante, enrichissante, intéressante et importante que la précédente, jusqu'à une des fins les plus belles de ces derniers mois."
FLORENT V.
"Ce roman tout en sensibilité m’a énormément touchée et laissée sans voix. C’est une évidence de lui apporter mon vote de février!"
SABRINA Z.
"Ce roman a réuni un nombre de critères que j'apprécie dans la lecture : une plume immersive, une plume fluide, un voyage à travers le passé sur les traces d'Anne Franck et un récit intimiste bien mené par l'autrice. Coup de coeur !"
GAËLLE V.
"Un ouvrage bouleversant qui résonne tristement avec l'actualité du moment. Une manière de ne pas oublier les atrocités commises par le passé. Une émotion vive qui ne peut laisser indifférent.e. Une expérience unique qui hérisse le poil."
AURELIE C.
"Lola Lafon choisit de passer sa nuit au musée dans la maison d'Anne Frank, à Amsterdam. Le journal d'Anne Frank nous l'avons souvent lu plus jeune. Sous le regard de Lola Lafon, nous redécouvrons l'histoire du journal d'Anne Frank et je pense relire ce livre ;-) A travers l'histoire d'Anne Frank, Lola Lafon nous livre également son histoire et évoque les difficultés rencontrées par les juifs survivants de l'holocauste et leurs descendants, qui sont également très marqués par les non-dits familiaux liés à ce traumatisme. Anne Frank comme Lola Lafon ont écrit. Pourquoi ? "Écrire n'est pas tout à fait un choix : c'est un aveu d'impuissance. On écrit parce qu'on ne sait par quel autre biais attraper le réel. Vivre, sans l'écriture, me va mal, comme un habit trop lâche dans lequel je m'empêtre. Il faut parfois rétrécir l'espace pour en entendre l'écho. Pourquoi écrit-on ? Peut-être est-il possible de répondre par la négative : ne pas écrire met à vif toutes les failles alors on écrit." J'ai beaucoup aimé ce livre et certains passages m'ont marqué. Un beau livre à découvrir ❤️"
STEPHANIE D.
"On pense avoir tout lu sur Anne Frank, mais Lola Lafon, par cette expérience intime et unique, touche une nouvelle corde sensible. Un bel hommage à toutes les victimes de régimes totalitaires."
MARIE B.
"Et si le récit de Lola Lafon était finalement un récit de l’attente. L’écriture pour raconter comment se dessine, s’imagine et se construit un rendez-vous. Une écriture tendue en direction d’un lieu et d’un moment. Amsterdam-Musée Anne Frank-l’Annexe-la chambre d’Anne. On progresse dans le récit comme on se faufilerait à plat ventre dans le passé. Spéléologie en archives. Plume rétrospective. Lafon nous raconte qu’elle attend d’être aux portes d’une chambre. Mais attendre pour quoi ? Pour y rencontrer quoi ? qui ? Pour se retrouver elle-même en même temps ? La chambre d’Anne Frank. Tout ce qui précède porte la tension d’une fin que l’on attend comme une chute. L’histoire personnelle de l’autrice se mêle à celle de la famille Frank, le lecteur traverse les horreurs du nazisme, on se perd on chavire on prend de plein fouet on est giflé de nouveau par ce que l’on pensait savoir déjà et l’on réalise finalement que nous n’avions jamais lu le Journal d’Anne Frank. Simplement parce que le Journal doit être lu avec tout ce qui en porte la genèse. On n’oublie pas le roman de Lola Lafon."
DAVID M.
"Quand tu écouteras cette chanson - un rythme décalé pour un air dramatique, mais des paroles si touchantes. Parfois déconcertant par ses chapitres courts qui partent dans tous les sens, le récit de Lola Lafon nous fait pourtant basculer à la renverse. Un style particulier qui sert la nécessité de coucher sur le papier une expérience hors-du-commun, celle de partager l'intimité d'Anne Frank durant une nuit, et d'écrire l'indicible. Puissant, émouvant, frappant, l'autrice réussit à nous mettre à terre en quelques phrases, parfois quelques mots. La fin de cet ouvrage, reste un coup de poing glaçant - semblable à celui du Dormeur de Rimbaud - lorsqu'il faut lire comment le destin de deux jeunes adolescents se retrouvent dans ce qu'il y a de plus funeste, dans ce que l'Homme est capable de plus terrifiant."
AUBERIE B.
"Un romain plein de poésie et d'humilité qui porte un nouveau regard sur l'humanité d'Anne Frank."
PAULINE R.
"j'ai choisi de voter pour ce livre car le sujet me bouleverse, un sujet important qui fait parti de notre histoire de France et à ne surtout pas oublier. Ce livre m'a happée dès les premières pages. La volonté de l'auteure de vouloir vivre l'espace d'une nuit ce qu'à pu vivre Anne Franck est fort et courageux. Et quel bel hommage pour cette jeune fille que tout le monde a lu ou devrait lire."
STEPHANIE P.
"J'ai été particulièrement émue par ce récit. C'est une très belle découverte. J'ai aimé la plume de Lola Lafon."
KAREN V.
"Pour un grand nombre de lecteurs, le journal d'Anne Frank est une œuvre marquante mais aussi un lointain souvenir. Pour beaucoup malheureusement, ce n’est qu’un simple souvenir d’écolier. Lola Lafon, elle, a toujours fermé les yeux devant son histoire. Elle décide de passer la nuit au musée Anne Frank à Amsterdam. Cette longue nuit est l’objet d’un récit touchant dans lequel elle redécouvre l’horreur et apprivoise son passé qu’elle avait tant mis de côté."
CHARLES M.
"La beauté du texte de Lola Lafon m'a transportée, dans l'Annexe comme dans la psyché de l'auteure. Sa plume porte le sceau de l'émotion. Le récit prend une dimension intime, mise en perspective par les origines juives de Lola Lafon, ses histoires familiales et le traumatisme de l'Histoire "transmis" de génération en génération. Le travail de recherche autour de l'oeuvre d'Anne Frank est également passionnant. Comme elle les mentionne si bien, je fais partie de ces gens qui ont lu le Journal à l'école, mais ne se souviennent plus vraiment de son contenu, une fois devenus adultes. Grâce à elle, j'ai pu redécouvrir Anne en tant qu'écrivaine et non pas seulement comme une jeune fille vivant ses premiers émois avec Peter. Il semble d'ailleurs que ce soit plutôt cet aspect du Journal que les imprésarios et autres réalisateurs ont préférés mettre en avant par le passé, à la place des sujets "choquants" qui rendaient l'histoire trop triste... Pour clore son récit, Lola Lafon tire un parallèle entre Charles Chea, un jeune Cambodgien, et Anne Frank. Elle le présente à la fin, pour que notre regard ne quitte pas Anne en cours de lecture. Ayant étudié les horreurs du régime de Pol Pot, cette historie m'a d'autant plus touchée. Je n'avais jamais fait le lien. Il est si évident pourtant. De quoi nous montrer que l'horreur ne se limite pas à une époque ou un lieu. Elle est bien malheureusement universelle."
WENDY M.
"Une nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe, permet à Lola Lafon de questionner le devoir de mémoire, mémoire ici transmise par les traces les plus intimes qui soient, Le journal. L'auteure permet de mettre en évidence la déformation de ce qui a existé, tout en évoquant l'impact singulier d'une Histoire connue de tous mais commune à personne si ce n'est à ceux qui y étaient et ceux qui en sont nés. L'écrivaine évoque la transmission intergénérationnelle, les traumatismes qui ne disparaissent pas avec le temps, ni avec les générations. Dans une ode à l'écriture, l'absent doit exister, l'oubli ne doit pas et ne peut pas être. Alors, à travers la propre histoire de l'auteure, ce qui doit rester en mémoire ressortira. Il est difficile de décrire ce roman tant on souhaite considérer l'écrit de Lola Lafon autant qu'elle l'a fait pour celui d'Anne Frank. C'est un texte de recueillement respectueux et intime qui nous impose la même posture en tant que lecteur."
MARION C.
"Un livre marquant, qui donne envie de se (re)plonger dans le Journal d’Anne Franck. Cet essai nous propose un regard singulier sur l’image que le monde se fait de la jeune autrice. Lola Lafon mêle ainsi l’histoire de sa propre famille et celle d’Anne Franck et parvient, avec une écriture sensible et fluide, à nous transporter. Ce fut une très belle lecture et une belle découverte !"
MELANIE C.
"J’aurais aimé pouvoir dire que ce vote résultait d’un coup de cœur, malheureusement je n’irai pas jusque-là. En effet, malgré des notes positives dans mes 3 lectures, je reconnais ne pas avoir été emballé de l’ensemble. Toutefois, j’avoue ne pas être surpris de ce ressenti. En effet, j’ai tendance à favoriser les lectures « colorées » aux lectures « sombres », et peut-être qu’un peu de mixité, j’entends par là un certain équilibre entre récits « mélancoliques » et histoires plus « réjouissantes », aurait-été bienvenu de mon côté. En candidatant, je me doutais que les lectures proposées seraient variées, et c’est entre autres cette volonté de découvrir de nouveaux horizons qui m’a motivé à me lancer dans l’aventure : pour moi qui ai l’habitude de lire ce que je veux, quand et comme je le veux, pour mon propre plaisir et sans contrainte aucune, cette sélection était un beau défi ! Ce que je retiendrai de cette première sélection, c’est une belle sortie de ma zone de confort pour commencer la saison 2024 ! Mais attention, ne vous-y méprenez pas, j’en suis ravi et ne regrette absolument pas ma participation. Cela étant dit, revenons au vote. Je me suis laissé quelques jours pour décider, peut-être n’aurais-je pas du ? La lecture des commentaires des uns et des autres depuis le groupe Facebook et l’interface de vote ayant semé le doute dans un esprit déjà incertain. C’est donc après une longue, « de longues », devrais-je dire, réflexions, que je donne mon vote au roman « Quand tu écouteras cette chanson ». ___ C’est au milieu d’une nuit silencieuse que Lola Lafon s’engage dans une quête personnelle : renouer avec son passé, ou plutôt, celui de ses ancêtres, dont, après des années d’évitement, elle se sent à présent légataire. Un faux huit-clos qui, bien que se déroulant en grande partie dans un lieu chargé de mémoire (l’annexe des Franck), nous emmène en réalité, par la pensé et au travers de souvenirs et mémoires, dans un véritable voyage historique. Ce témoignage, qui peut parfois sembler un peu décousu, semble écrit à la manière d’un journal. Comme si l’auteur s’était inspiré des carnets d’Anne Franck, bruts, retrouvés éparpillés, et que ses mots - que nous pourrions sans doute qualifier de maux- se présentaient à nous comme ils se présentent à elle : pêlemêle, mélangeant souvenirs et Histoire : une réflexion en arborescence posée directement sur le papier. Agencement probablement souhaité par l’auteur, mais qui ne sonne malheureusement pas toujours très juste et naturel. Ce que nous retiendrons de ce livre, c’est probablement la volonté, louable, de Lola Lafon de nous présenter d’autres victimes de guerres, ceux dont l’histoire n’a pas retenu le nom. Des inconnus donc, mais dont les souffrances n’ont pas été moindres. Sans hiérarchisation aucune, mais au travers du « symbole » connu et reconnu d’Anne Franck, elle tisse lentement son récit en donnant voix à d’autres personnages, ceux des visages oubliés, des histoires perdues, ceux qui, sans aucun doute, ont toute leur place sur la liste des âmes victimes de la monstruosité humaine. Un témoignage de ceux qui ne sont plus, mais également de ceux qui eux, restent. Dans un contexte international mouvementé et inquiétant, ce livre résonne d’une manière particulière, comme un écho à notre histoire collective, raison pour laquelle j’ai décidé de lui accorder mon vote. En cinq mots, cinq cris, ce récit tente désespérément de se rappeler à nous : N’OUBLIEZ PAS, NE RECOMMENCEZ PAS. Mais l’histoire, au fond, n’est-elle pas un éternel recommencement ?"
GUILLAUME B.