En 1938, Manod a 18 ans, elle vit sur une petite île battue par les tempêtes au large du pays de Galles avec sa sœur cadette et son père pêcheur de homards. Elle aimerait partir sur le continent et devenir professeure. Un jour, une baleine s’échoue sur la plage. Peu après, deux ethnologues débarquent d’Angleterre pour étudier le mode de vie et le folklore des habitants. À leur contact, un monde nouveau s’ouvre à elle, ses rêves paraissent soudain possibles.
Dans un style épuré extrêmement évocateur, Elizabeth O’Connor traduit les espoirs, les doutes, le cœur battant d’une jeune fille qui aspire à une autre vie.
"Sur l’île de Elizabeth O’Connor est un coup de cœur. Le titre original de ce roman traduit de l’anglais est Whale fall, les restes de la baleine donc. En 1938, une baleine échoue sur l’île au large de l’Angleterre. Sa carcasse sert de point d’ancrage à ce très beau récit. On y découvre le monde de Manod, 18 ans, fille de pêcheur de homards. Instruite et anglophone, au contraire de la plupart des iliens qui ne parlent que le gaélique, elle devient secrétaire et interprète d’un duo d’ethnologues venus collecter les traditions locales. La voix de Manod alterne avec quelques notes ethnographiques de Joan et des fragments de culture locale orale ou chantée glanés par les chercheurs. La vie austère sur l’île au climat rigoureux est merveilleusement restituée dans de courts chapitres très évocateurs. Manod a l’espoir d’une autre vie, ailleurs, sur le continent. Et les ethnologues la lui laissent miroiter. En apparence fascinés par la culture qu'ils observent, ils n’hésitent pourtant pas à trahir la confiance de Manod, à manipuler la réalité, ni même à mettre une vie en danger, pour obtenir le récit ou le cliché parfaits. Alors, Manod dira à Joan : “L’île que vous avez dans la tête… Je ne pense pas qu’elle existe.” Ce qui lui vaudra un : “Rentrez chez vous, Manod, vous êtes renvoyée.” A quoi elle répliquera : “Je suis chez moi.” Voilà qui est dit et devait être dit."
ANGELIQUE N.
"Des chapitres courts, une écriture dense et précise auxquels s'ajoutent une atmosphère glaciale, nous voilà transportés en 1938 sur une île minuscule fouettée par les vagues et le vent, au large du pays de Galles. Par petites touches, ses mythes contes et légendes y sont évoqués. 12 familles se partagent cette terre hostile. Un père veuf et ses deux filles, l'ainée Manod, 18 ans, rêve d'un ailleurs, d'une autre vie sur le continent. Lorsque débarquent deux ethnologues anglais pour étudier le corps d'une baleine échouée sur la plage, elle y voit la possibilité d'échapper à son destin, peut-être ..."
MARION C.
"J’ai été complétement saisie par cette lecture, cette ile et Manod. J’ai aimé l’ambiance qui se dégage du livre, mystérieuse et austère. L’image de la baleine échouée qui ponctue l’histoire de la jeune fille et des habitants ancre le récit dans cette atmosphère si particulière. Elizabeth O’Connor m’a transporté dans le monde des gens de la mer, la dureté de leurs vies, leur isolement mais aussi et surtout dans la beauté brute et sauvage de cette nature. L’homme qui fait partie intégrante de ce tout et qui doit s’adapter à ces tumultes. Chaque habitant se connait et partage avec ses pairs un langage commun, des coutumes ancestrales et des habitudes de vie. Manod est une jeune fille qui se cherche dans cette communauté et, qui se laisse attirer par la nouveauté continentale. Eprouvée dans la relation avec le couple anglais, elle ne cesse d’évoluer. On la découvre pertinente, prometteuse et assez forte pour envisager de partir, de se réinventer un ailleurs. Choisir, ce n’est pas forcément renoncer. Un livre puissant qui sent les embruns et a le gout du sel."
PAULINE M.
"Vivre de rien, s'extraire de tout et se satisfaire de peu. Qui n'a jamais rêvé de vivre sur une ile? Mais dès les premières pages le sable blanc devient falaises, l'eau turquoise est remplacée par le danger d'une mer froide, et la nature accueillante par des oiseaux qui sont chez eux et qui parsèment le paysage de leur fiente et par une baleine échouée qui se décompose lentement. L'ile de Monod ne fait plus trop rêver. Les habitants y vivent et y survivent. La vie y est difficile, coupée du reste du monde qui bascule dans la montée du nazisme et la guerre. Mais le roman ne s'arrête pas au mythe du "bon sauvage", il s'agit surtout de la rencontre de l'autre, lorsque deux continentaux débarquent pour un projet de recherche. Que voit-on lorsqu'on veut observer l'humain qui ne vit pas comme nous? Que cherche-t-on à prouver? à prendre? C'est l'anthropologie qui est questionnée aussi et on entend les récits des conquistadors lorsqu'ils ont rencontré les peuples d'Amérique et la façon dont ils les ont traité."
NATHALIE M.
"Dans son premier roman, Elizabeth O'Connor nous emporte au large du pays de Galles en 1938, sur une petite île où la météo régit le quotidien des rares habitants qui la peuplent. C'est à travers le regard de Manod, 18 ans à peine, et sa soif d'émancipation sur le continent que nous allons découvrir son île et ses habitants. Fille d'un pêcheur de homard et orpheline de mère, la toute jeune femme a arrêté l'école malgré elle. Elle s'occupe de sa jeune sœur lunaire et aide son père à faire vivre leur foyer. Quand une baleine vient s'échouer sur les côtes, la vie s'écoule alors au rythme de l'état de dégradation de l'animal. Deux ethnologues anglais viennent également bousculer la paisibilité de l'île en menant des recherches sur les habitants et leur folklore local, et donnent à Manod des espoirs dont elle pensait ne pouvoir que rêver. Sur l'île est un roman brut, iodé et sauvage, qui dégage une certaine poésie. L'écriture est frappée par les vents des côtes. Seuls le naturel et la rusticité y ont leur place. Les chapitres sont très courts et totalement dénués de fioritures littéraires, en parfaite adéquation avec la vie sur l'île. Si je n'ai pas réussi à apprivoiser Manod, qui m'a interpellée à quelques reprises par sa modernité intérieure pour l'époque, j'ai néanmoins été touchée par la beauté de son environnement et par le folklore qui entoure l'île. L'autrice fait ressentir le climat local, personnage à part entière du roman, à travers ses mots, ce qui fait que nous sommes, nous aussi, transportés physiquement sur cette île et devons lutter contre les éléments. Ce ne sera pas une lecture mémorable, mais elle a su m'emporter au cœur de son environnement."
MARINE B.
"Une ambiance de bout du monde. Cela pourrait être en terre de feu, ou sur les îles Féroé. Une poignée de personnes vivent presque en autarcie sur une petite île au large du pays de Galles, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Une atmosphère humide, la mer et sa brume, les marées, les courants, les trous d’eau, les pêcheurs, et aussi les oiseaux, les herbes hautes, les troupeaux. Puis, cette baleine échouée sur la plage. Serait-ce un mauvais présage ou l’annonce d’une nouvelle ère ? Et ces deux anglais qui débarquent pour étudier les us et coutumes des gens de l’île. Manod, fille de pêcheur, est une jeune fille curieuse, vive, pleine de questions sur le vaste monde qu’elle ne connait pas. Manod est fascinée par les deux anglais et les aide dans leurs recherches. Mais le monde n’est peut-être pas ce qu’elle croit. Et l’île et ses habitants ne sont pas réduits au folklore qui apparaît à ceux qui viennent d’autres contrées. Ce récit est tout en ambiances, en gros plan serrés, en non-dits et en vapeur éthérée. Ça colle à la peau pendant toute la lecture : l’humidité, le sable, le vent, les écailles de poisson, les projections mentales des personnages. Et l’humilité d’être, la vie qu’on a, la vie qu’on croit, la vie dont on rêve. La place des personnages est sans cesse questionnée. Car rencontrer l’autre qui semble si différent, séduisant ou mystérieux, n’est pas si aisé. Ce récit m’a touchée par sa sensibilité, les sentiments universels dont il parle, les croyances et préjugés qui régentent chacun d’entre nous. Il règne un parfum de Tristes Tropiques, où se mélange étonnement sincère, méfiance, innocence, vanité et arrogance. Ne jamais prêter de grandeur à l’autre ou au contraire chercher à le réduire parce qu’il est exotique et qu’on le fantasme à sa manière. Brillant."
AURELIE C.
"Sur l'île d’Élizabeth O'Connor est sublime. Il y a longtemps que je n'avais pas été envouté de cette manière par un roman. Tout la puissance de ce livre réside dans la plume de l'autrice. Une écriture froide, factuelle, sans fioriture qui fait ressortir toute la désolation de cette île coupée du monde. L'héroïne, narratrice de l'histoire, nous raconte sa vie, ses désirs d'ailleurs et ses blessures. L'autrice lui donne voix à travers des chapitres courts, fragments de journées, d'instants qui se juxtaposent les uns aux autres de manière abrupte. Les émotions s'inscrivent en filigrane, ce qui ne fait que renforcer la cruauté qui émane du récit. J'ai été particulièrement bouleversé par cette écriture singulière qui m'a transporté dans les pages de ce livre, en plein cœur de cette île."
NICOLAS A.
"Il était une fois, en 1938, une jeune fille, manod, 18 ans qui vivait sur une île, au large du pays de Galles, avec son père et sa soeur. Alors que son père voudrait la marier, manod ne rêve que d'une chose : partir sur le continent que l'on aperçoit comme un mirage et enseigner. Le jour où deux ethnologues viennent sur l'île et font appel à elle pour étudier les moeurs des îliens, manod pense que son rêve va enfin pouvoir se réaliser! J'ai été émue par cette jeune fille, tout à la fois, si forte et si naïve. Un premier roman bien écrit, original mais bien triste pour notre héroïne."
BRIGITTE M.
"J'ai adoré ce roman, que j'ai lu d'un seul trait. Tout en retenue et en concision, l'autrice nous immerge dans un air gorgé de sel marin, au plus près des embruns et d'une terre humide, et raconte la difficulté de décrire un mode de vie marginal sans l'idéaliser. J'ai aimé suivre cette héroïne très humaine, déterminée, à l'esprit vif, partagée entre sa terre et la volonté d'être "plus", plus que ce à quoi elle est destinée. Les extraits d'enregistrements audio, de lettres, de notes de journaux qui entrecoupent le récit l'étoffent encore davantage, à la manière d'un patchwork, et donnent à la lecture un rythme captivant. J'ai trouvé ce roman magnifique, et j'aurais souhaité ne jamais le terminer !!"
FANNY M.
"Sur l’île est un roman qui vous donne envie de vous évader loin de tout. On se retrouve avec des personnages paumés, en quête d’eux-mêmes, sur une île sauvage, où la nature est aussi belle que rude. C’est une histoire qui parle de solitude, de liens humains, de liberté et de ce que ça fait d’être vraiment seul face à soi-même. L’écriture est simple mais touchante, le lecteur se laisse embarquer sans s’en rendre compte. C’est un récit à la fois dépaysant et profondément humain, parfait aussi si l'on aime les histoires où le paysage devient presque un personnage à part entière."
CORINNE D.
"J'aime l'ambiance des îles en hiver. Et je ne suis pas la seule. Cette atmosphère a un fort potentiel romanesque très bien exploré ici. On s'y sent projeté. Dans un paysage minéral et charnel, des personnages justes vivent une page de leur existence, une addition de moments banals, de temps d'ennui, de longues minutes qui ne font d'habitude pas un roman. En ce sens, les sensations qu'il m'a procurées m'ont rappelé un peu les pièces de Tchekhov, comme un témoignage d'une époque révolue dont ne subsiste que des émotions universelles."
LAURIANE B.
"⭐ Un roman contemplatif où l'auteure, avec un style épuré, alterne des chapitres courts, des enregistrements et des extraits de recueils, rendant la lecture poétique, dynamique et captivante.⭐ ·.★·.·´¯`·.·★·.·´¯`·.·★·.·´¯`·.·★.· Chère Manod, Tu vis sur ton île avec ton père, pêcheur de homards, et ta sœur. Ta mère étant décédée, c'est à toi que revient le rôle de maîtresse de maison. Tu cuisines, couds et brodes avec beaucoup d'adresse et de finesse. En plus du gallois, tu parles également l'anglais, et tu as un rêve : partir étudier sur le continent afin de devenir institutrice. Les nouvelles du monde tardent souvent à arriver jusqu'à vous qui êtes très excentrés, mais vous avez tout de même vaguement entendu, en ce mois de septembre 1938, qu'une guerre était prête à arriver. Cependant, ce qui préoccupent les îliens c'est une baleine qui s’est échouée sur la plage. Cet événement provoque l'arrivée d'un bateau qui a, à son bord, deux ethnologues, Joan et Edward. Leur but est de compiler des informations sur cette baleine mais aussi de collecter des photos de la vie des îliens qu'ils vont regrouper dans un livre. Étant donné que tu connais parfaitement ton île que ce soit au niveau de la connaissance de la mer, des plantes, tu vas leur être une alliée précieuse. Il t'utilises donc comme guide et traductrice pendant toute la durée nécessaire à la baleine échouée pour se désagréger. Durant cette période, tu envisages leur présence comme l'occasion d'aller t'emanciper, en faisant parti du voyage retour de ces deux spécialistes. Malgre ton dévouement à leur côté, j'ai toujours eu l'intuition que ces deux là te manipulait. Les attitudes et les paroles de Joan m'ont plusieurs fois agacées. Cette femme me semblait vraiment hautaine. Elle aimait que tout se déroule comme elle le souhaitait. Quant à Edwards, je n'en pense pas mieux. Il a pris ce qu'il avait à prendre, s'occupant plus de lui que du reste. Ils sont arrivés sur ton île en conquérants, île en sont partis comme des voleurs, dans tous les sens du terme. J'ai ressenti une colère sourde montée en moi lorsqu'Edward t'as annoncé leur départ. Leur pratique méprisante, privilégiant la mise en scène d'un quotidien ne reflétant pas la réaliste de votre quotidien, et le vol de vos précieux objets m'a énervée et attristée. Je n'ose imaginer ce que tu as du ressentir en comprenant leur manière de procéder... Malgré ma déception vis à vis de ces deux scientifiques, je suis tout de même ravie que ton rêve d'émancipation ne t'ai pas quitté. Je ne peux qu'espérer que tu aies réussi à jongler entre ton envie d'ailleurs (sans idéaliser cette vie sur le continent) et ton envie de bonheur simple, pour t'offrir un bonheur bien mérité. Bien à toi, Stéphanie"
STEPHANIE C.
"Une histoire simple, toute en délicatesse. qui nous fait découvrir la vie des habitants d'une petite ile où la vie est rude. Et les aspirations d'une autre vie de Manod, une jeune fille de 18 ans"
NATHALIE S.
"C'est peut-être la sélection par laquelle j'ai été le moins emballée mais si je choisis ce livre plus que les autres, c'est pour les thèmes que ce roman aborde : la colonisation intellectuelle, l'émancipation de Manod sans rentrer dans le cliché, la métaphore de l'île qui se meurt avec le départ vers le continent et cette baleine en décomposition. Il me manquait simplement un peu de profondeur pour rentrer davantage dans ce livre qui reste néanmoins très bien construit avec une écriture très forte."
MARIE-AMELIE P.
"Ce livre est court mais je l'ai trouvé très puissant. Pour un premier roman, l'auteure a une plume bien à elle. En quelques phrases, elle pose un paysage, on sent le vent "coucher" l'herbe, on voit les falaises dominer la plage. On sent les odeurs des oiseaux et de la terres mêlées aux ressacs de la mer. Une baleine s'échoue sur une île galloise juste avant la seconde guerre mondiale. Cet événement coïncide avec l'arrivée sur l'île de deux ethnologues, qui souhaitent étudier la population et leur manière de vivre. La baleine a plusieurs symboles. Dans la bible, il semblerait qu'il ait une double connotation, à la fois salvatrice et démoniaque. Dans la mythologie, elle signifie une interdépendance à la nature. Manod, jeune fille de dix-huit ans, accueille les deux scientifiques d'abord avec admiration et respect. Pensez-donc, ils viennent du continent! Petit à petit, à mesure que la baleine se décompose sur la plage, l'image de ces deux ethnologues va éclater elle aussi en morceaux, et Manod va prendre la mesure de qui elle est, et du fait qu'elle n'a pas à en rougir face à ses deux personnes du continent. J'ai beaucoup aimé l'écriture, sèche, directe, précise. J'ai eu beaucoup d'empathie pour Manod, au point que j'adorerais une suite pour savoir ce qu'elle va devenir."
AUDREY-LAURE V.
"Ce mois-ci mon vote ira à Elizabeth O'Connor pour son livre "Sur l’île". Même si je peux lui reprocher un certain classicisme, j'ai été agréablement surpris par le bon dosage de certains éléments narratifs. J'ai ressenti quelque chose d'un peu hypnotique à la lecture de l'ouvrage. En fait, ce roman est plus un roman d'atmosphère que d’action. Et j'ai plutôt aimé ce huis clos insulaire où la nature joue un rôle central tout comme les personnages."
DAVID ALEXANDRE P.
"C'est par un style d'écriture très abouti que l’autrice nous immerge dans la vie sur l’île. Son isolement apparent nous fait prendre conscience d'un autre rapport possible au temps, à l'espace et à un idéal de vie plus authentique. Du grand art."
THOMAS T.
"Sur l’île est un roman d’une rare délicatesse, où l’atmosphère rude et sauvage d’un monde insulaire se mêle à une quête intime d’émancipation. On est saisi par la beauté simple de l’écriture, sensible aux éléments, à la lumière, aux silences. Manod, figure discrète mais puissante, incarne avec justesse le tiraillement entre héritage et désir d’ailleurs. L’ouvrage interroge avec finesse le regard extérieur – parfois biaisé, souvent condescendant – posé sur les cultures locales. Une lecture troublante et poétique, qui laisse une empreinte durable."
GAUTHIER I.
"Même si cela fait rêver, habiter sur une île n’est pas une sinécure. Il faut avoir l’âme bien accrochée pour vivre à l’année sur un bout de terre au milieu de la mer. Et quand on est une jeune fille de 18 ans, on a forcément des envies de continent, d’un monde plus confortable. « Sur l’île » d’Elisabeth O’connor, nous retrace un automne particulier de la vie de Manod. Sont-ce le vent du large ou les vagues déferlantes qui façonnent ses pensées ? Elle nous livre la dureté de son existence, ses souvenirs, ses désirs, que l’autrice retranscrit en petits chapitres concis. Deux événements exceptionnels, en ce mois de septembre 1938, viennent troubler la routine de sa vie. L’échouage d’une baleine et la venue de deux scientifiques, un homme et une femme, qui souhaitent étudier les us et coutumes de ces îliens. Aubaine pour notre héroïne, c’est Tad, son père, qui se trouve sur la plage pour accueillir les arrivants, transis et incommodés par la traversée, et les invite à venir prendre le thé. Manod dépasse sa honte d’un intérieur modeste et d’une tenue par trop désuète. Elle entrevoit une opportunité d’ouverture vers le monde continental et pourquoi pas la possibilité de partir avec eux à la fin de leur séjour. Dans leurs notes, les ethnologues remarquent la vive intelligence de Manod qui parle couramment l’anglais, qu’elle a appris à l’école en lisant la Bible, contrairement à sa petite sœur Llinos qui semble avoir peur et ne parle que le gallois, quant au père, il semble introverti et repart sur son bateau, pêcher les homards, et laisse l’accueil aux enfants. Manod a tapé dans l’œil des chercheurs, elle devient leur ambassadrice et collabore à leurs travaux. La baleine ne peut être remise à l’eau et sa lente décomposition scande le temps qui passe. Des connaissances des ethnologues, alertés, viennent la dépecer et se servir de ce qui est récupérable. Elle apparaît comme un symbole, une métaphore de l’utilisation et de la manipulation des iliens par les savants. En effet, le livre qu’ils comptent éditer sur leur expédition ne reflète que partiellement leur mode de vie, dans des mises en scène irréalistes. Manod déchante quand elle découvre leur dualité et voit, de ce fait, décroitre l’espoir d’échapper à une vie insulaire. J’ai aimé le style d’écriture d’Elisabeth O’ Connor, prose iodée aux relents nostalgiques. La description du quotidien âpre des autochtones, leurs croyances, leurs légendes sur fond de nature-writing de paysages et de faune maritimes. La description des intempéries qui secouent la petite île et font vaciller les certitudes dans la tête de notre touchante héroïne."
JACQUES C.
"Sur l’île d’Elizabeth O’Connor m’a transportée au large du pays de Galles. Là-bas, le vent souffle fort, la mer gronde, les saisons façonnent les visages. Et au cœur de cette île isolée, vit Manod, dix-huit ans, avec son père, pêcheur de homards, et sa jeune sœur Llinos. Manod rêve de partir. De quitter ce bout de terre pour devenir professeure sur le continent. D’accéder à un monde plus vaste, plus lettré. Ce rêve, elle le garde en elle, discret mais tenace. Un jour, une baleine s’échoue sur la plage. Peu après, deux ethnologues arrivent d’Angleterre. Pour Manod, c’est une ouverture. Elle se sent vue, écoutée, comprise, peut-être. Leurs récits lui donnent l’impression que ses rêves ne sont plus si lointains. Mais Manod découvre peu à peu que ces étrangers la regardent sans vraiment la voir. À travers leurs carnets et leurs recherches, on perçoit une forme de condescendance. Ils capturent la culture locale comme on observe une curiosité, sans reconnaître la profondeur des gens. Les chants, les récits deviennent des objets. Et Manod, une silhouette dans leur décor. Ce décalage est douloureux. Il éloigne Manod de ses rêves, tout en les effleurant. Elizabeth O’Connor parvient à dire tout cela avec des mots d’une grande simplicité. Sa langue est dépouillée, précise, pleine de souffle. On sent la rudesse du quotidien, la beauté discrète des gestes. « Au printemps, quand on récupère la laine des moutons pour la filer, des brins flottent dans l’air comme des ailes de fées. » J’ai aimé cette écriture, ces chapitres courts, ce rythme particulier. C’est un roman discret mais chargé d’intensité. Il parle d’émancipation, de solitude, de la violence des regards extérieurs, et de cette tension entre l’enracinement et l’envie de partir. Un premier roman à la fois sobre et profond, que je vous invite à découvrir."
GERALDINE D.
"Je me suis lancée dans ce livre sans rien en attendre de particulier et quelle superbe surprise ! Le livre est court, les chapitres aussi. On y suit la vie sans relief de Manod, sa sœur et son père. Mais même si sa vie est monotone, rythmée par les marrées et les saisons, dans sa tête, ça bouillonne. Parce que Manod a des envies d'ailleurs, confirmées lorsque deux ethnologues débarquent et lui laissent entrevoir des bribes d'une vie sur le continent. J'ai autant aimé découvrir la vie sur cette île, avec ces habitants, son folklore, ses chants et ses contes, que j'ai détesté l'attitude des deux scientifiques, moqueurs, qui sous prétexte "d'étudier" la vie des iliens, les traitent avec beaucoup de condescendance (et en particulier Manod). L'île est un personnage à part entière, elle vibre avec ses habitants, et inversement. La rumeur de la guerre est aussi loin que le continent, c'est comme si rien ne pouvait les atteindre. Et pourtant, une baleine échouée et c'est la vie et la mort qui frappe l'île. Les personnages sont tous très différents les uns des autres, et même si de prime abord on peut les trouver peu développés, ils le sont suffisamment pour qu'on puisse s'y attacher. C'était une excellente lecture, qui m'a beaucoup touchée. Certains passages son très triste (surtout la fin, qui m'a fait beaucoup de peine)"
MANON N.
"Sur l’île est un roman poignant et introspectif. À travers une écriture délicate et sensible, l’autrice nous plonge dans un huis clos où se mêlent solitude, secrets et quête de vérité. Ce qui frappe dans ce livre, c’est la justesse psychologique des personnages, l’atmosphère feutrée, et la manière dont l’île elle-même devient presque un personnage central. Le rythme est lent, mais il sert parfaitement l’ambiance et le propos du roman. Sur l’île est un roman court mais riche, à la fois méditatif et prenant."
EMELINE F.
"Quelle belle découverte que le roman « Sur l’île », qui m’a fait réfléchir encore longtemps une fois la dernière page tournée. De son écriture brève, parfois rugueuse, proche du souffle de la nature, Elizabeth O'Connor nous emmène en 1938 sur les rivages d'une île au large de la Grande-Bretagne, peu à peu désertée par ses habitants, où une baleine vient de s'échouer. A l'aube de la seconde guerre mondiale qui semble encore lointaine malgré les échos, la jeune Manod rêve de partir et devenir institutrice sur le continent. Alors, quand deux ethnologues arrivent pour étudier le mode de vie des habitants de l'île, elle deviendra leur interprète et les accueillera dans l'espoir de partir avec eux une fois leur mission terminée. Mais sous un regard en apparence bienveillant, les ethnologues traitent les habitants davantage comme une espèce en voie de disparition aux connaissances lacunaires, que comme leurs semblables. Le souffle du silence et du vent anime les pages de ce récit aux accents âpres, entre désillusion et sentiment d'appartenance. C'est un roman qui invite à la lenteur et à une certaine résilience, rendant hommage aux derniers insulaires, à la réalité de leurs vies sur ces terres isolées par la mer où règne la monotonie et une rude simplicité."
CLAIRE P.
"Une découverte complète et un envoûtement inattendu."
THIERRY P.
""Sur l'île", d'Elizabeth O'Connor, retrace l'existence difficile sur une île au large du pays de Galles au début du siècle dernier. Le fond m'a immédiatement fait pensé à l'Irlande et au "Journal d'Aran et d'autres lieux" de Nicolas Bouvier, que j'ai eu la chance d'étudier au Trinity College de Dublin. Quant à la forme, et dans une dimension plus méditerranéenne, le livre m'a rappelé la lecture d'"Une femme à la mer" de Alexandre Papadiamantis, qui décrit des conditions de vie similaires sur l'île grecque de Skiathos (que j'ai visité l'année dernière). Le fait d'avoir eu accès aux inconscients collectifs d'une vie insulaire grâce aux lectures et aux voyages, m'a permis d'établir un lien particulier avec ce livre d'une simplicité troublante."
SEBASTIEN P.
"Le livre d'Elizabeth O'Connor est une formidable découverte ! J'ai été transporté par cette histoire qui m'en a rappelée d'autres, entendues lorsque j'habitais en Ecosse à propos des habitants de St Kilda ou des Shetlands. La plume est ciselée, le rythme est tendu et l'histoire de Manod est magnétique. On est transporté et balloté comme en pleine mer, charrié entre des moments de pur beauté et d'autres plus mystiques ou tristes. Toujours au plus près des sentiments et des sensations, on a comme l'impression de traverser ce roman aux côtés de Manod, comme un fantôme sur la lande insulaire balayée par les vents d'hiver. C'est suspendu. c'est tout simplement superbe."
GASPARD G.
"xx"
ANAÏS L.
"Sur cette île battue par les vents, où le ciel ne cesse de parler à la mer, Manod rêve à voix basse. Son monde est fait de varech, de sel et de silence. Pourtant, sous ses pieds, la terre vibre d’un appel ancien, et dans ses yeux, l’horizon n’est plus une limite mais une promesse. Le roman d’Elizabeth O’Connor est un chant discret, où chaque phrase, taillée comme une pierre de falaise, résonne avec justesse. À travers une prose ciselée, presque minérale, l’autrice fait naître un personnage en éveil, dont les pensées, timides d’abord, s’enhardissent à mesure que le monde s’ouvre. La baleine échouée, créature mythique, semble briser le sortilège d’un quotidien figé ; les ethnologues deviennent les messagers d’un ailleurs possible, et Manod, telle une fleur marine, s’oriente vers la lumière. Ce roman est une marée douce, un murmure tenace contre le poids des habitudes. Il dit avec pudeur le vertige du choix, la force du désir, et la beauté farouche de celles qui rêvent au-delà de leurs frontières. Un conte moderne, âpre et lumineux, où le sel n’est pas que de mer; mais aussi de larmes, de courage, et de liberté."
BAPTISTE V.
"très émouvant"
JOHANNA B.
"Un roman d’atmosphère, l’autrice a réussi à nous emporter dans cette ambiance de bout du monde, au sein d’une ile qui vit en quasi-autarcie. L’ambiance y est rude, glaciale, clairement pas un roman à lire par une froide nuit d’hiver. Les habitants y survivent, un peu à l’instar des paysans dans les campagnes, en faisant avec ce que dame nature leur offre… ou leur reprend. C’est dans ce cadre que deux ethnologues, assez peu regardant sur les questions éthiques, vont débarquer sur l’île et chambouler la vie des habitants et notamment celle de Manod, jeune adolescente un peu perdue mais brillante mais dont l’avenir semblait irrémédiablement lié à cette vie, en charge qu’elle est de sa petite sœur, leur mère étant morte. C’est rudement bien écrit, on est véritablement plongé dans l’atmosphère âpre et froide de l’île, je recommande, une belle petite pépite."
CHANTAL L.
"Ah la littérature...avant d'ouvrir ce roman, je ne m'étais pas imaginé un seul instant pour ce livre. Je l'ai entamé parce qu'il le fallait… et surprise...Dès les premières pages j'ai été emballé. Un récit court mais d’une grande intensité, qui va droit à l'essentiel tout en nous faisant passer une multitude de sentiments. J'ai directement plongé dans l’univers de cette petite île isolée, où l’on suit Manod avec une impression de proximité, où tout est raconté avec justesse et précision. On ressent presque physiquement la solitude, le silence, et tout ce qui entoure Manode. Peut-être le coup de coeur de l'ensemble de la sélection..."
CHARLY P.
"Un joli roman qui nous transporte sur une île battue par les vents au large du pays de Galles, en 1938. A travers les yeux de Manod, jeune fille de 18 ans, on découvre une vie dure, rythmée par les marées, les silences et les rêves d'ailleurs. L'autrice révèle la vie sur une île : l'isolement, la beauté brute de la nature. Mais aussi le poids des traditions et de ce qu'on ne dit pas. La venue de deux ethnologues pour étudier les coutumes locales va agir sur Manod comme un catalyseur. Cela va éveiller en elle un désir d'émancipation, de savoir, et peut-être d'amour. L'autrice use d'un style plutôt sobre, voire minimaliste mais chaque mot pèse, chaque chapitre agit comme une respiration. Avec ses mots j'ai ressenti le sel sur la peau, le froid dans les os et l'espoir dans le cœur de l'héroïne. Christelle - Villeneuve en Retz"
CHRISTELLE B.
"Une écriture dépouillée sert incroyablement ce récit de la vie quotidienne sur une île au large du pays de Galles. Les chapitres sont courts, secs et on accroche immédiatement à ce tableau anthropologique et parfois cruel de la collision entre deux mondes, à une époque chamboulée. Le sujet est intéressant, oui, mais c'est vraiment le style d'Elizabeth O'Connor et son rythme dynamique qui nous font dévorer ce livre. Un vrai coup de coeur."
FREDERIC B.
"Mon coup de cœur non seulement de cette sélection mais aussi de tous les romans proposés jusqu'à présent dans le cadre de ce prix. J'ai été conquise par ce récit d'apprentissage où la vie se déroule au rythme de la nature.et où chaque personnage a son identité propre, ses contradictions, ses rêves et ses renoncements."
SABRINA L.
"Elizabeth O'Connor signe ici un roman d'apprentissage immersif dans une atmosphère en nuances de gris, qui nous ouvre les yeux sur le quotidien et l'âpreté d'un mode de vie insulaire. L'autrice rend un vibrant hommage à ces communautés isolées qui évoluent selon leur propre temporalité et font face à des défis et rêves singuliers. La plume sensorielle et les chapitres courts en font un récit anthropologique dans lequel il est bien agréable de se plonger."
AURORE B.
"Elizabeth O’Connor centre son récit sur la vie de Manod , une jeune galloise de 18 ans , vivant, en 1938, sur une île , où la vie est rude. L’autrice nous donne à entendre tout à la fois la réalité , ô combien difficile de cette vie sur l’île et les pensées et rêveries de Manod, qui n’ont que faire des possibilités apportées ou empêchées par la réalité. L’arrivée de 2 ethnologues sur l’île ouvre une brèche dans la vie des îliens ,vie rythmée par les marées , les sorties en mer des pêcheurs , la recherche d’un confort minimal (lutter contre le froid, se nourrir). A leur contact, Manod va s’autoriser à imaginer un avenir plus grand pour elle , et sa jeune sœur , sur le continent ... La narration est fragmentée sous la forme de petits chapitres , voire parfois de quelques lignes, mais ça n’est pas préjudiciable au plaisir de lecture , bien au contraire. Cette succession de moments de vie , plutôt factuels et lisses ,produit une lecture quasi hypnotique . On a envie d’aller plus loin , d’avancer dans cette narration .De manière inattendue, il y a comme une forme de suspens dans ce récit . Un très beau moment de lecture !"
ISABELLE S.
"Avec "Sur l'île", Elizabeth O’Connor signe un premier roman d’une rare intensité, à la fois délicat et puissant, où l’écriture épouse parfaitement la rudesse du paysage et la complexité intérieure de son héroïne. L’histoire se déroule en 1938 sur une petite île au large du pays de Galles, territoire battu par les vents, replié sur lui-même, où Manod, 18 ans, rêve de devenir institutrice pour échapper à une vie toute tracée. L’arrivée de deux ethnologues venus d’Oxford vient bouleverser son quotidien et déclencher un lent éveil de conscience. Ce qui frappe d’abord, c’est la beauté du style : une prose épurée, souvent elliptique, qui suggère plus qu’elle ne dit, comme les silences entre deux rafales de vent. O’Connor parvient à créer une atmosphère saisissante, sensorielle, sans jamais tomber dans l’emphase. Le roman est traversé par une tension sourde, entre fascination et désillusion, dans les rapports entre l’île et le continent, la science et l’instinct, le vrai et le fantasme. L’île elle-même devient un personnage central, âpre et magnifique, lieu d’enracinement et d’émancipation. À travers Manod, l’autrice dessine un portrait de jeune femme libre, lucide, tiraillée entre l’attachement aux siens et la nécessité de partir. L’évolution de son regard sur les visiteurs anglais, d’abord admirés, puis questionnés, révèle une critique fine du colonialisme culturel. Jamais démonstratif, toujours nuancé, "Sur l’île" séduit par sa profondeur et son humanité. Un roman initiatique bouleversant, porté par une voix singulière, à suivre de près."
ARNAUD C.
"Sur l’île est un roman sur la solitude, la liberté, les liens fragiles qui se tissent entre les êtres d’un univers et d’une culture qui disparaissent devant la modernité de la société. L’écriture d’Elizabeth O’Connor est d’une simplicité saisissante, presque dépouillée, mais elle touche juste : chaque mot résonne, chaque silence pèse. Le lecteur suit Manod, une jeune fille à la dérive, en quête d’elle-même, tiraillée entre ses racines, sa famille, le monde d’ailleurs, les regards et pensées des deux ethnologues qui débarquent sur l’île. Cette île sauvage où la nature, à la fois somptueuse et impitoyable, impose sa loi tel un personnage cruel et bienveillant à la fois. Un roman profondément humain et contemplatif qui nous rappelle l’éphémère de l’existence."
GUILLAUME H.
"Dès les premières pages, j’ai eu l’impression d’être transportée sur cette petite île battue par les vents. J’ai senti l’embrun marin, les odeurs salées, et même la présence presque palpable de la baleine échouée. On entre dans cet univers comme dans une parenthèse hors du temps. À travers Manod, on ressent à la fois son désir farouche d’indépendance et son attachement profond à son île, à sa famille et à ses traditions. J'ai adoré la voir aider les chercheurs, révéler ses connaissances, lire avec passion et rêver d’études. Les récits et poèmes de l’île, qui ouvrent quelques chapitre,s ajoutent une profondeur poétique et une authenticité qui rendent cette lecture encore plus unique. Ce livre est une ode à la liberté, aux racines et aux rêves qui semblent trop grands… jusqu’à ce qu’on ose y croire. Un récit magnifique, sensible et puissamment évocateur. Un vrai coup de coeur."
MYRIAM S.
"Très beau roman noir sur les différences de classe, l'isolement et le déterminisme. J'ai adoré l'atmosphère et l'écriture."
CYRIL B.
"J'ai beaucoup aimé ce roman. Il est d'une grande délicatesse. Le rythme est intense et les chapitres ciselés. L'autrice nous transporte dans un monde un part, une île avec ses propres codes. Lecture très intéressante et passionnante. je recommande ce livre."
BASTIEN G.
"1938. Quatre mois dans la vie d'une jeune femme. Quatre mois sur une île galloise battue par les vents. Habitant avec son père pêcheur de homards et sa jeune sœur, Manod est une intelligente jeune fille de 18 ans qui rêve d'ailleurs et d'étudier. Un jour, une baleine s'échoue sur la plage. À cette occasion, deux ethnologues débarquent sur l'île dans le but d'écrire un livre sur les traditions de cette population retirée du continent. Embauchée par ces derniers pour servir d'interprète, Manod espère en retour qu'ils l'aideront à quitter l'île. Au diapason du caractère rude des personnages, l'écriture est rythmée, incisive, avec des chapitres courts, mais d'une grande profondeur. Le texte semble ne dire qu'en surface, l'essentiel est à lire dans les silences entre les mots. L'autrice parvient à décrire l'atmosphère îlienne avec précision. Ainsi, happé par les décors, le lecteur est immergé dans ce lieu rugueux et âpre, qui polie les âmes qui l'habitent. Vivre ou simplement survivre ? Le couple de scientifiques, sous prétexte d'étudier les conditions de vie difficile des îliens, se permet d'en juger la vie, les croyances et les traditions qu'ils estiment d'un autre âge. La désillusion de Manod va de pair avec l'espoir qu'elle met de pouvoir partir étudier. Ainsi, le corps de la baleine échouée sur la plage se détériore au même rythme que les illusions de l'héroïne. Je me suis laissé emporter avec bonheur sur ce lieu retiré et battu par les vents. J'ai aimé en découvrir les habitudes et les êtres humains qui l'habitent. Bien que la tension du récit ne soit pas particulièrement intense, il m'a touché. Nous ne choisissons ni notre lieu de naissance ni l'époque dans laquelle nous sommes propulsés. Dès lors, je me suis demandé pendant ma lecture en quoi un endroit nous identifie, nous retient ou nous fait fuir. Le roman rappelle combien il est difficile d'échapper à sa destinée et de se forger une identité au plus près de ses aspirations véritables. Difficulté multipliée dans le cas de Manod par sa vie loin du tumulte du continent. Très belle découverte !"
CELINE A.
"Sur l’Île déploie une atmosphère singulière, portée par une écriture à la fois précise et poétique. Elizabeth O'Connor installe une douceur presque hypnotique où chaque phrase semble choisie avec soin. L’île elle-même devient un personnage, terrain d’une intrigue subtilement tendue, avec des personnages aux relations fines et souvent silencieuses. Ce qui frappe, c’est la capacité de l’auteure à suggérer plus qu’à expliquer, laissant place au non-dit sans jamais perdre le lecteur. Une lecture délicate et profondément immersive."
POEMA M.
"Touchée par ce livre tout en finesse où l'on réalise qu'il est bien difficile de se départir de son destin. Stéphanie B."
STEPHANIE B.
"J'ai beaucoup aimé ce roman. L'écriture fluide nous transporte sur cette île lointaine, battue par les vents. On s'imagine toute l'hostilité et la difficulté des habitants au quotidien. On entrevoit également leur dilemme entre l'attrait du continent représentant la modernité, la promesse d'une vie plus facile mais un revers de la médaille amer, avec trahisons, abus, opportunisme et une vie bien moins chargée de sens finalement."
SOPHIE A.
"Dans les brumes d'une petit ile au large du continent proche ,subsiste encore en 1938 un mode de vie encore très peu contaminé encore par les sursauts du monde .La pauvreté y règne ,la pêche au homard et l'élevage des moutons dans la landes assure la subsistance des quelques habitants .Manod jeune fille instruite a l'école du village se rêve en institutrice sur le continent .Alors que les jours se succèdent avec monotonie une baleine morte vient s'échouer sur la plage ,a la suite de cet événement et sans rapport deux ethnologues débarquent afin d'étudier les us et coutumes de l'ile ancestraux .Manod leur fera découvrir le folklore ,la vie de son village .Séduite par Edward ,les rêves d'émancipation et départ de l'île vont ils se concrétiser pour elle ? La baleine putride finira par partir emportée par flots délaissant le rivage .... Ce livre est authentique de par son écriture concise et néanmoins poétique .Confrontation de l'espoir et la réalité...."
MARIE AGNES P.