Dans ce village haut perché des montagnes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, y grandit en apprenant à éviter les accès de violence de son père, à les anticiper. Si sa mère et sa sœur se résignent à la déferlante des mots orduriers, aux coups, Jeanne, malgré la peur permanente, lui tient tête. Jusqu’au jour où, pour une réponse péremptoire prononcée avec toute l’assurance de ses huit ans, il la roue de coups.
Grâce à la complicité d’une professeure, elle parviendra à s’inscrire à l’École normale d’instituteurs sans l’autorisation de son père. Cinq années de répit, dans la ville de Sion, loin du foyer familial. Mais le suicide de sa sœur agit comme une énième réplique de la violence fondatrice.
Habitée par sa rage d’oublier et de vivre, elle se construit une existence, s’ouvre aux autres, et s’autorise peu à peu une vie amoureuse.
"Sa préférée de Sarah Jollien-Fardel est mon « préféré » de cette sélection du mois. Les sujets traités autour des violences conjugales et des enfants co victimes, de la maltraitance et de l’inceste sont d’actualité. Jeanne est un personnage troublant qu’on voit grandir dans cette famille dysfonctionnelle et évoluer vers l’âge adulte avec ce lourd bagage. Elle tente de se construire une vie saine à travers des images parentales défaillantes; la mère étant terrorisée et le père terrorisant. Elle se raccroche à ce qu’elle peut mais l’emprise paternelle est présente jusqu’au bout et Jeanne en a bien conscience. J’ai aimé le regard introspectif porté sur Jeanne et son combat pour surpasser le trauma. Un livre à lire assurément!"
PAULINE M.
"Je souligne la profondeur émotionnelle de ce roman et cette manière dont l'auteur aborde des sujets difficiles sans tomber dans le mélodrame. Le style d'écriture de Sarah nous offre une réflexion profonde sur la condition humaine. "Sa préférée" c'est un livre émouvant et introspectif qui offre une perspective unique sur la résilience et la guérison. Un véritable coup de cœur si vous recherchez une lecture riche en émotions et en espoir."
SOPHIE L.
"Ce roman c'est une apnée. Il se lit d'une traite. On s'imagine le Valais. Cette campagne reculée. Ces non-dits, ces silences, le regard qu'on détourne. Parce que tout se sait. Parce que tout le monde a vu les bleus sur le corps de Jeanne, de sa mère Claire et de sa soeur Emma. Mais que personne n'a rien fait. Personne pour arrêter la folie de cet homme. Personne pour retenir ses pulsions, sa violence, sa cruauté. C'est le hurlement sourd de Jeanne qui survit. Qui crie son manque d'affection. Sans possibilité aucune de résilience. Un tremblement de terre à chaque mot. Une vraie claque. Il y a bien Lausanne et le Lac Leman. Il y a bien la chaleureuse Marine et Paul. le fabuleux Paul. Il y a bien l'école normale, la fuite, la possibilité d'être. Mais à quoi bon ? Peut on donner de l'amour si on n'en a jamais reçu ? Quel avenir pour cette jeune femme qui ne s'accorde aucune trêve ? Quelles possibilités ? Un roman fort. Incroyable. Bouleversant."
JILLIAN B.
"Sa préférée" de Sarah Jollien-Fardel est un roman d’une intensité rare, porté par une écriture à la fois sobre et percutante. L’autrice nous plonge dans le destin d’une femme marquée par la violence familiale, explorant avec justesse la douleur, la résilience et la quête de liberté. Chaque page est empreinte d’une émotion brute qui m'a touchée en plein cœur. Un roman bouleversant, d’une grande justesse, qui me laisse laisse une empreinte durable. Un coup de cœur."
MEGANE H.
"Puissant, émouvant, Sa préférée est un roman qui marque profondément. Sarah Jollien-Fardel y dépeint avec une justesse bouleversante l’emprise d’un père violent sur sa famille et les cicatrices que cela laisse sur Jeanne, l’héroïne. À travers son parcours, on ressent toute la complexité de l’héritage des traumatismes, entre la fuite, la reconstruction et l’impossibilité d’oublier. L’autrice manie les mots avec précision, rendant chaque émotion tangible. C’est un livre qui serre le cœur, qui dérange autant qu’il captive, et qui résonne longtemps après avoir tourné la dernière page."
JOHANNA B.
"« Tout à coup, il a un fusil dans les mains. La minute d’avant, je le jure, on mangeait des pommes de terre ». Première phrase du livre, qui claque comme un coup de ceinturon. Le ton est donné, comme un pendant à la lecture, le mois précédent, du roman de Marie-Hélène Lafon « Les sources », où nous sombrons dans la noirceur d’un foyer, anéanti, désintégré par la cruauté du patriarche, Louis. Un cadre rural, un petit village niché dans une vallée encaissée du Valais en Suisse. Une région de taiseux où tout se sait et tout le monde se tait, par respect de la vie privée ? Ou plutôt par lâcheté, à l’image du docteur Fauchère, le médecin de famille qui vient ausculter Jeanne, la fille cadette du couple, rouée de coups par son père, qui lance : « Alors Jeanne, tu as joué les cascadeuses ». Et pourtant, Jeanne est la plus épargnée par les crises de folies de Louis, subites et non fondées, Emma, la grande sœur, et la maman Claire restent les cibles privilégiées. Peut- être parce qu’elle ne baisse pas les yeux, elle n’est pas aussi résignée. Toutefois, sa témérité a dépassé les bornes : le « cher ami » qu’elle a adressé à son père lors d’une réponse n’est pas passé et a déclenché une scène extrême. Ce qui pousse sa maman à trouver une solution pour éloigner la petite dernière, qui se retrouve en pension pour poursuivre ses études. A la fin du cycle scolaire, elle part pour Lausanne pour trouver un job, mettre des kilomètres avec le lieu du drame. Seules, les longues séances de natation dans le lac Léman la soulagent temporairement, la lavant des salissures du passé. Elle essaie de se reconstruire, mais marquée par son enfance, elle peine à trouver une vie sociale et amoureuse. Torturée par les remords d’avoir abandonné Emma et Claire aux ires paternelles. Une boule de fiel, continuelle, qui lui remonte dans la gorge, pourrit sa vie, elle ne peut pardonner. Un roman bref, mais percutant. Une écriture ciselée, qui adoucit la teneur du propos, ainsi que de jolies descriptions des paysages du Valais nous font « avaler » l’insoutenable. Ses lignes tirées au cordeau font mouche et nous interpellent sur la difficulté d’une vie après des évènements traumatisants. Sarah Jollien-Fardel tire de ses expériences, bénévole dans un centre de soutien aux femmes battues et militante dans des associations féministes, la force et l’authenticité de son récit."
JACQUES C.
"Sa préférée est un roman coup de poing. Un récit court mais qui suffit pour comprendre toute les violences vues et vécues par l'héroïne. Un père qui décharge toute sa rage sur sa femme et ses deux filles. Et c'est justement l'une d'elles que l'autrice choisit pour nous raconter son histoire. C'est ainsi que Jeanne nous dévoile sans fard ses démons intérieurs qui la ronge. Car avant tout, l'autrice ne centre pas son récit sur les violences conjugales en elle-même mais sur les stigmates, les traumatismes, les fêlures qu'elles créent pour celles et ceux qui en sont victimes. Pour son personnage principal, les douleurs sont telles qu'elles ne parvient pas à vivre pleinement, à faire confiance. Elle s'enferme dans sa colère quand tout autour d'elle l'incite à trouver l'apaisement. Car il s'agit bien de cela. Parvenir, quand bien même les drames, quand bien l'horreur, à trouver ou retrouver une paix intérieure. Parvenir à la résilience non pas pour sauver l'autre mais pour pouvoir se sauver soi-même. Jeanne n'y parviendra jamais. Un roman poignant dans son thème avec une fin en non-dit qui m'a rendu triste pour son héroïne."
NICOLAS A.
"Je ne vous le cache pas, ce roman très court est d’une noirceur terrible. Maltraitance, humiliation quotidienne et violences conjugales sont les thèmes principaux, le tout servi dans un village niché au plus profond du Valais, en Suisse où les ragots vont bon train. Tout le monde sait mais tout le monde se tait sur ce qu’il se passe dans cette famille cabossée où le père, souvent ivre, frappe et humilie les siens. Même le médecin en qui Jeanne, la narratrice avait mis tous ses espoirs de survie, son dernier rempart contre la fatalité. Elle grandit dans la haine et la colère, des hommes en particulier, en tentant de se reconstruire, de lutter contre ce passé qui la rattrape. Elle se sent redevenue ce père pourri, se déteste. Incapable de pardon. Incapable d’avancer. Une héroïne forte rattrapée par ses faiblesses. D'une intensité foudroyante, ce roman est une urgence, une claque. L'écriture est ciselée, percutante, d'une justesse implacable. Tout est court : les phrases, les chapitres, et l'effet sur le lecteur, lui, est immense. On est happés par le récit et on ne peut pas rester indifférent. Trois femmes, trois destins marqués par la douleur. Jeanne, qui cherche désespérément une issue. Claire, la mère, qui se réfugie dans les romans. Emma, la sœur, qui préfère se boucher les oreilles. Un roman magnifique porté par une autrice au talent indéniable. Une autrice prometteuse avec une voix unique pour raconter l’indicible."
ANNE F.
"Sa préférée est de ces romans qu’on lit d’une traite, pris à la gorge du début à la fin. Court, incisif, d’une narration impeccable et sans la moindre fioriture, il frappe fort et juste. Sara Jollien-Fardel aborde la violence familiale, un sujet déjà traité de nombreuses fois en littérature, et pourtant, elle parvient à en faire une œuvre d’une intensité rare, qui laisse des traces bien après la dernière page. Les émotions sont brutes, profondes, presque insoutenables. Aucun détour, aucun artifice ne vient adoucir le propos : tout est là, frontal, authentique, implacable. On lit en apnée, le souffle coupé jusqu’au bout, bouleversé par cette histoire qui, au-delà de la douleur, rappelle l’urgence de briser le silence. Un roman nécessaire, à la fois déchirant et essentiel."
GAUTHIER I.
"Sa préférée est un roman court, mais avec une intensité telle qu'il est difficile de le refermer avant la dernière page. Sarah Jollien-Fardel parvient à raconter l'indicible, à mettre des mots sur la trahison vécue par une jeune fille qui pensait pouvoir faire confiance à une figure d'autorité en principe là pour aider... De là découle une histoire forte en émotion, qui bouscule nos certitudes et vient remettre en question des préjugés que l'on peut chacun avoir sur des personnes que l'on peut croiser dans la vraie vie sans réellement les connaître... C'est un roman nécessaire, qui n'élude pas la violence mais qui la raconte avec une grande sensibilité. Un livre assurément à lire !"
NICOLAS R.
"Livre coup de poing, percutant, déstabilisant autant que dérangeant mais qui vous habite longtemps. Comment un père peut faire voler en éclat et pulvériser la vie de sa famille : sa femme et ses deux filles. La mère qui se voudrait protectrice mais impuissante à protéger ses enfants, Emma, l'ainée mais aussi "la préférée" du père et Jeanne, la plus jeune qui raconte : "Nous étions éloignés de la pauvreté, mais notre misère venait d'ailleurs : dans les agissements violents et l'inculture paternels, dans l'obscénité verbale et dans la fermeture d'esprit". Elle vivra 15 ans dans cette terreur quotidienne qui "s'immisçait dans le banal", quand enfin, elle fuira la maison, rien n'adoucira sa rage et sa honte, elle portera toute sa vie les stigmates, la peur et l'enfermement en elle même. Comment tenir debout quand les fondations de l'enfance ne sont pas suffisamment solides ?"
MARION C.
"Quelle violence dans ce livre ! La vie que raconte Jeanne résonne avec les affaires judiciaires qui défraient et ont défrayé les chroniques chez nous et ailleurs ces deniers temps, mais c'est également l'histoire de l'évolution incroyable de l'individualisme. Une partie de plus en plus importante de l'humanité qui agit selon sa vision personnelle, avec effet immédiat et sans aucune concession vis-à-vis des autres êtres humains, ignorant les conséquences de ses actes sur autrui. C'est ce que décrit Jeanne par rapport à son père, mais pas uniquement... L'écriture est claire, directe et nous ouvre - violemment - les yeux."
FREDERIC B.
"A la lecture de ce roman, on se prend une claque magistrale à se percuter le cœur et l'esprit mais celle-là ne fait pas mal, pas comme celles reçues par Jeanne, Emma et leur mère par un homme aviné, rustre et violent. Jeanne est forte : elle a tenu bon malgré l'indifférence de ceux qui ne voulaient pas voir. Jeanne n'est pas soumise : elle seule va s'extraire de cette vie. Jeanne est courageuse : elle avance mais au prix d'un enfermement intérieur et sa cuirasse est bien épaisse ! Elle comprend rapidement que les études sont une opportunité pour mettre de la distance, mais comment s'élever quand les ailes sont coupées et la confiance brisée ? Rien ne sera facile, ni d'aimer ni de se construire L'écriture est juste parfaite, des mots simples et tranchants pour raconter les conséquences psychologiques de la maltraitance. Un jour, l'amour viendra apporter de la douceur mais Jeanne connaît ses failles et devra être apprivoisée. J'ai adoré cet échange avec son amie Delphine où elle confesse : - " J'ai le cœur tellement sec." - " Tu trouveras ton arrosoir ! " ."
CLAUDIE C.
"Ce roman est terrifiant. Dès les premières pages, je suis à terre. Témoin involontaire, on me balance toute cette violence au visage, et aussitôt je deviens Jeanne, sa sœur, sa mère, et toutes les autres. Ici pas d'espoir, pas de happy end. Bienvenue de le monde effrayant de Jeanne. Ses seuls moments de pause sont ceux où son père est absent. Mais la violence de ses retours sont souvent proportionnels au calme de ses absences. Il frappe, il humilie, il terrorise. Et puis un jour l'instinct de survie est plus fort que le lien d'amour qui lie Jeanne à sa mère, elle part. Rien n'est épargné au lecteur, qu'il s'agisse de la violence des coups, ou des paroles prononcées par les un(e)s et les autres. C'est l'enfer des violences domestiques, et le silence de tout un village qui fait comme s'il ne savait pas. C'est aussi un roman sur "l'après", une fois partie, quand il faut apprendre à (re)vivre et que la peur est tellement imprégnée sous sa peau que Jeanne ne peut pas s'en débarrasser. Comment se relever ? Le peut on vraiment ? C'était un récit glaçant, sans concession, une écriture brute qui ne nous épargne rien. C'est un récit nécessaire."
MANON N.
"Un roman puissant, qui nous tient en haleine de la première à la dernière page. On fait rapidement partie de la vie de Jeanne, on a envie de pleurer avec Jeanne, de crier avec Jeanne mais aussi d'aimer avec Jeanne. Jusqu'à la défendre dans ses intentions (discutables) et ses jugements. "Sa préférée" est une course pour les sentiments, où chaque fin de chapitre ne nous laisse aucune respiration. Un roman coup de poing !"
SEBASTIEN G.
"Un roman coup de poing d'une force brute, une justesse dingue. Le thème des relations intrafamiliales maltraitantes, toxiques et incestueuses est partout dans ce livre. La narratrice transpire l'enfance brisée par un père ignoble. Certains passages m'ont été très difficiles tellement les mots choisis sont percutants. Une histoire deroutante, bouleversante qui m'a tout de même un peu laissée sur ma faim. Il m'a manqué des éléments importants également notamment dans la description plus fournie des personnages, de leur psychologie, de leurs émotions. Il m'a semblée que l'autrice a survolé les organisations psychiques. Malgré cela, j'ai apprécié cette lecture qui n'est pas à mettre entre toutes les mains..."
EMELINE F.
"Ce livre m'a emportée, bouleversée, étonnée. L'écriture est concise, inattendue. Les personnages sont forts, émouvants ou cruels."
NATALIE D.
"Le thème du roman est assez dur, violence et harcèlement dans un cadre familial, mais il sert de révélateur à la force de caractère de l'héroïne et éclaire ses décisions et ses actes d'un courage exemplaire. Etre capable d'en faire un récit, c'est déjà remarquable, le faire comme le fait Sarah Jollien-Fardel, c'est admirable!"
THOMAS T.
"Il y a des mots qui ne s'oublient pas et qui résonnent. "Moi, je suis née morte". Toute la violence de ce livre se résume à ces cinq mots. Il est difficile d'écrire un personnage aussi complexe que Jeanne qui n'est ni victime ni bourreau, mais les deux à la fois. Elle est si touchante dans sa monstruosité, si belle dans la douleur. S'immerger dans le lac Léman efface tous les bruits sous l'eau, absorbe toutes les pensées des personnes qui sont venues y nager. Je vote pour ce livre car s'il traite des violences intrafamiliales, il est avant tout une ode à la nuance et à la réflexion qui manquent parfois tant notre vie. Eprouvez-vous compassion ou haine envers une victime qui crache au visage de son père violent juste avant sa mort ?"
MARIE-AMELIE P.
"J'ai été happée par ce récit du parcours d'une femme qui réussit, malgré la maltraitance paternelle et après bien des luttes, à être en accord avec elle-même et à trouver le bonheur. Son écriture brute sert avec l'efficacité le propos."
SABRINA L.
"Ma préférée est un roman qui m'a sortie de ma zone de confort et pas forcément positivement mais il a eu le mérite de me faire ressentir des émotions particulières. Le roman tout comme sa narratrice souffre d'une apprêté qui ne laisse la place à aucune délicatesse. Je crois que mon côté guimauve aurait apprécié qu'un petit rayon de soleil printanier vienne illuminer quelque peu ce livre. Pour les émotions qu'il m'a fait ressentir, je vote pour celui-ci ce mois-ci."
MARINE B.
"C'est d'une écriture froide que Sarah Jollien-Fardel nous fait le récit d'une vie flétrie, inanimée par le manque d'amour. C'est encore la figure du père, cet être tout puissant qui impose son rythme, sa brutalité, sa violence à travers ses difficultés à accéder au langage pour exorciser son mal-être. C'est la construction d'un Soi sur une terre brulée, l'altération des relations, de son rapport au monde. C'est aussi la question du regard détourné de l'autre, de la lâcheté et du sacrifice pour préserver un théâtre social harmonieux. C'est l'histoire de la domination et de la violence intra-familiales et de ses conséquences destructrices. Et c'est maitrisé, précis, glacial. Un roman très fort."
ANTOINE B.
"Un roman comme un coup de poing. Une lecture dont on ne ressort pas indemne. Dans un village reculé des montagnes valaisannes, Jeanne grandit dans l’ombre d’un père violent. Sa mère et sa sœur aînée se murent dans le silence et la résignation. Après le suicide de sa sœur, Jeanne s’éloigne, tente de se reconstruire, mais comment se libérer totalement de ce qui nous a façonnés dans la douleur ? Ce premier roman est une claque. La plume est brute, incisive, sans fioritures. La violence est omniprésente, non seulement physique mais aussi émotionnelle, une noirceur qui s’insinue partout et qui rend cette lecture aussi magnifique que déchirante. C’est dur. C’est âpre. C’est bouleversant. Et pourtant, c’est nécessaire. J’ai été emportée par cette écriture à vif, par cette manière de dire sans détour, de nommer l’indicible. Un roman qui interroge : comment se construit-on après une enfance brisée ? Peut-on vraiment s’extraire du passé ? Attention, ce récit n’est pas à mettre entre toutes les mains. Il secoue, il dérange. Mais si vous aimez les lectures percutantes, celles qui laissent une trace bien après avoir tourné la dernière page, alors foncez."
GERALDINE D.
"SA PRÉFÉRÉE est un texte puissant, d'une justesse imparable, qui ne concède rien au lecteur. Il met magistralement en mots l'indicible. On ne saurait mieux écrire ce qu'il est si difficile à raconter. L'histoire de Jeanne, "ma préférence à moi"... SB"
STEPHANIE B.
"Un livre déroutant. Que dire de plus ? La lecture est à la fois glaçante et enivrante. Page après page, notre cœur se serre cependant, il est juste impossible de poser se livre."
KEYSHA B.
"Sa soeur était la préférée de son père. Ce père violent, brutal, prêt aux pires atrocités, sexuelles, verbales, physiques, avec sa mère, sa soeur et elle. Tout le monde le savait, mais personne n’a rien dit. Cinq ans plus tard, Jeanne s’est exilée au bord du lac Léman, loin de sa demeure d’enfance, lieu où elle a trouvé la paix et la sérénité. Jusqu’au jour où sa soeur se suicide, laissant derrière elle une vie gâchée, flouée, par un paternel sans coeur ni âme. La rage qu’elle ressentait alors est démultipliée. Jeanne déteste son père, Jeanne déteste sa mère qui subit sans rien faire, Jeanne déteste les hommes, qu’elle pense être comme son père, lâches. Elle fréquente alors des femmes, se persuade d’être homosexuelle, croit ressentir du bonheur et de l’amour, sans en être vraiment sûre, puisqu’elle n’a jamais eu de modèle comparatif. À travers ce livre, l’auteure rend hommage à toutes ces femmes, silencieuses, abattues, totalement coincées dans une situation inextinguible, que personne ne veut aider. C’est une histoire sombre, brutale, crue, écrit avec des mots acérés, minutieusement choisis pour faire réagir. Chaque jour, des centaines de milliers de femmes en France et dans le monde entier souffrent et périssent de violences conjugales. En parler peut faire avancer les choses : si on est victime ou témoin de quelque chose, il faut en parler. Jeanne est une jeune femme détruite. Malgré tout ce qu’elle tente de faire pour s’en sortir, elle retourne à chaque fois à la base de sa vie : son enfance. Ses émotions, ses sentiments, ses faits et gestes, tout la ramène à son petit village suisse, coeur de ses plus grands tourments. Quelques éclaircies viennent égayer sa vie : ses heures de natation dans le lac Léman, qui sera véritablement son petit paradis, ses rencontres amoureuses, avec Paul, Marine ou Charlotte. Mais rien ne vient effacer les conséquences de l’enfance, cette colère, ce chagrin, cette violence physique et psychologique qui la hante toujours. D’ailleurs, Jeanne ne pardonnera jamais. Même sur le lit de mort de son père, elle ne ressentira que haine et dégoût. Je viens d’apprendre qu’un réalisateur suisse a racheté les droits de ce livre pour en faire un film. J’ai hâte de pouvoir le découvrir à l’écran ! J’ai particulièrement hâte de voir de mes yeux ces magnifiques paysages suisses décrits avec tant d’amour par l’auteure. Voyage, émotions et révolte seront au rendez-vous ! Trois femmes, trois vies gâchées, détruites par la violence d’un père. Un récit sombre écrit avec des mots acérés, seulement égayé de quelques éclaircies, qui dénonce les violences conjugales et leurs conséquences."
ANAÏS L.
"Un roman saisissant de vérité sur les violences faites aux femmes et les violences intra-familiales. Au cœur d’un huit clos étouffant, dans les montagnes suisses, le drame d’une femme et de ses deux filles dont « sa préférée »… Ce roman démontre les mécanismes des violences intra-familiales et toute la perversité de ce père dominateur et violent. Cé témoignage de la narratrice dénonce le silence et la honte qui entourent ces violences. Elle décrit le manque de courage voire la lâcheté de ceux qui savent et qui n’agissent pas pour protéger les victimes ; ce qui renforce le sentiment de toute puissance de leurs persécuteurs. J’ai adoré ce roman qui démontre combien ces sujets tabous de l’enfance maltraitée et de la violence faite aux femmes sont des sujets de premier ordre de notre société."
BEATRICE F.
"D'entrée de jeu, ce roman frappe fort. On est dans un roman poignant, à l'écriture directe, sans fioriture, limite froide. Mais c'est nécessaire, car le sujet traité n'est pas aisé, et pour ne pas tomber le pathos, c'est pile ce qu'il fallait pour témoigner de cette violence familiale subie, et de ses ravages. Le cadre est idyllique (les montagnes valaisannes), mais vivre sous la coupe d'un père tyrannique et violent, est loin de l'être. Jeanne, sa mère et sa soeur aînée, sont écrasées par la peur et la résignation, et ne réagissent pas. Elles vivent sur le qui-vive permanent, lors qu'IL est là. Leurs seules bouffées d'air frais et de légèreté sont pendant son absence. Mais, dès son retour, elles sont à guetter son attitude, à décortiquer chaque geste pour juger de son humeur. C'est lourd, c'est dur et douloureux. Et surtout, ça laisse des séquelles indélébiles. C'est un roman qui m'a profondément marqué. Si le style de la plume est abrupt, tranchant, il arrive à nous toucher profondément. L'atmosphère est pesante, on s'indigne de l'injustice, surtout face au silence coupable des témoins. Mais, on continue la lecture. Car au-delà de la souffrance, c'est aussi un roman d'émancipation, celle de Jeanne, qui à force de courage, de résilience, réussi à s'affranchir de beaucoup de chose."
BENEDICTE M.
"La Suisse, pays neutre aux paysages idylliques et pourtant, lieu de ce récit d’une tension permanente dans une famille dysfonctionnelle. Le père est chauffeur routier alcoolique, d’une violence brute et animale, qu’il déploye sur ses deux filles et sa femme qui ont appris à en déceler les prémices. Des coups, des mots, des humiliations, un inceste. Tout le village est au courant de ce qui se joue, mais personne n’intervient, le silence est de mise, dans le Valais, chacun se tait. Devenue adulte, Jeanne tente de sortir de cette enfance meurtrie et broyée en quittant sa famille et son emprise. Quelques passages lumineux, un départ à Lausanne qui ouvre de nouvelles perspectives, l’anonymat, mais son passé lui a laissé des traces. Jeanne fuit les hommes, se tourne vers les femmes. Un texte ramassé, des phrases courtes mais qui vont droit au but, avec parfois des répétitions, des mots comme martelés pour être intégrés, ingérés, un récit qui ne peut laisser de marbre. Une histoire valaisanne, mais universelle."
STEPHANIE P.
"Dans cette histoire, pas besoin de fioritures ou de phrases à rallonge : à travers les yeux de Jeanne, l’une des deux filles de cette famille brisée, l’autrice pose le décor avec un récit court mais efficace. Pas besoin de passer par quatre chemins, les premières pages nous plongent immédiatement dans cet enfer vécu par une mère et ses deux filles. Violences psychologiques et physiques : on devient spectateur•rice de ces destructions. C’est à la fois puissant et inconfortable, car l’autrice décrit absolument tout, dans la plus grande noirceur. Des actes odieux aux paroles cruelles, imbibées d’alcool et de violence, aucun détail n’est omis quant au portrait de cet homme violent et tyrannique. L’autrice a réussi à décrire avec justesse tout ce qui se passe, à mettre des mots sur ce que les autres, autour d’elles, taisent, au point où on aimerait pouvoir les secouer et venir nous-mêmes en aide à ces femmes. Plus qu’un récit fictif, c’est un véritable cri du cœur et de l’âme."
POEMA M.
"C'est un livre puissant, que l'on ne lâche pas dès le premier chapitre. l’écriture est acérée, brute et le fait qu'il soit court lui donne toute sa puissance. Très beau récit?"
HELENE D.
"D'un réalisme poignant, ce livre bouleversant retrace le parcours terrifiant de Jeanne. De son enfance où elle subie les maltraitantes de son père, elle lutte contre ses traumas pour se reconstruire et retrouver une vie "normale"."
SEBASTIEN P.
"Jeanne , la narratrice , la voix de ce roman est une jeune femme qui se raconte depuis l’enfance au sein d’une famille organisée autour de la violence paternelle .Contrairement à la première idée que l’on se fait, ce n’est pas elle la « préférée » du père , non il s’agit de sa sœur , qui sera victime de ses agressions sexuelles. Celle-ci en viendra à se suicider, ce qui créera un gouffre en Jeanne.Celle-ci sera désormais habitée par une rage inextinguible, tout en continuant à vivre, semblant s’accommoder de ses traumatismes. L’autrice , Sarah Jollien-Fardel, excelle à nous faire percevoir les abîmes de rage , de douleur qui habitent Jeanne, tout en décrivant son parcours , sa vie , ses rencontres ...en somme ses tentatives pour continuer à vivre. Le livre peut être oppressant ,mais la justesse de l’écriture fait qu’on ne l’abandonne pas. Mon plaisir de lecture se mesure, en général, aux nombres de pages dont un passage m’a touchée .Mon exemplaire du livre de Sarah Jollien-Fardel présente un grand nombre de pages cornées."
ISABELLE S.
"« Sa préférée » est mon préféré du mois. Un roman qui va droit au but : emmener le lecteur dans l’enfer qu’est sa vie. On plonge dès la première page, on est de suite « sur nos gardes », on tremble avec elle, on espère, on pleure. Un récit sans concession ni illusion sur la réalité des violences intra-familiales. Une tension palpable à chaque page, on a envie de crier, de la prendre par la main et de l’emmener loin. On ressent son impuissance à sauver ses « préférées » des mains de leur bourreau. On est éblouis par la lumière apportée par les êtres bienveillants qu’elle croise sur son chemin. Ses anges gardiens vont l’aimer malgré ses démons et sa culpabilité de survivante qui la dévore. Un livre magistral sur les prisons de l’enfance traumatisée, l’enfance volée, l’enfance brisée."
ANNE-LISE N.